32. C'est un grand mystère. Il conclut en exprimant son étonnement devant l'union spirituelle entre le Christ et l'Église. C'est un grand mystère; par lequel il veut dire qu'aucune langue ne peut expliquer pleinement ce qu'elle implique. Il est inutile que les hommes s'inquiètent de comprendre, par le jugement de la chair, la manière et le caractère de cette union; car ici s'exerce la puissance infinie de l'Esprit divin. Ceux qui refusent d'admettre quoi que ce soit sur ce sujet au-delà de ce que leur propre capacité peut atteindre, agissent un rôle extrêmement insensé. Nous leur disons que la chair et le sang du Christ nous sont exposés dans le souper du Seigneur. "Expliquez-nous la manière", répondent-ils, "ou vous ne nous convaincrez pas." Pour ma part, je suis submergé par la profondeur de ce mystère, et je n'ai pas honte de me joindre à Paul pour reconnaître à la fois mon ignorance et mon admiration. Combien plus satisfaisant serait-ce que de suivre mon jugement charnel, en sous-estimant ce que Paul déclare être un profond mystère! La raison elle-même enseigne comment nous devons agir en pareille matière; car tout ce qui est surnaturel est clairement au-delà de notre propre compréhension. Travaillons donc plus à sentir le Christ vivant en nous qu'à découvrir la nature de ce rapport.

On ne peut éviter d’admirer l’acuité des papistes, qui concluent du mot mystère (μυστήριον) que le mariage est l’un des sept sacrements, comme s'ils avaient le pouvoir de changer l'eau en vin. Ils énumèrent sept sacrements, tandis que le Christ n'en a institué que deux; et, pour prouver que le mariage est l'un des sept, ils produisent ce passage. Sur quel terrain? Parce que la Vulgate a adopté le mot Sacrement ( sacramentum ) comme traduction du mot Mystère, que l'apôtre utilise. Comme si Sacrement ( sacramentum ) ne désignait pas fréquemment, parmi les écrivains latins, Mystère, ou comme si Mystère n'avait pas été le mot employé par Paul dans la même épître, en parlant de l'appel des Gentils. Mais la question actuelle est la suivante: le mariage a-t-il été désigné comme un symbole sacré de la grâce de Dieu, pour nous déclarer et nous représenter quelque chose de spirituel, comme le baptême ou le repas du Seigneur? Ils n'ont aucun motif pour une telle affirmation, à moins que ce ne soit qu'ils aient été trompés par la signification douteuse d'un mot latin, ou plutôt par leur ignorance de la langue grecque. Si le simple fait avait été observé, que le mot utilisé par Paul est Mystère, aucune erreur ne se serait jamais produite.

Nous voyons alors le marteau et l'enclume avec lesquels ils ont fabriqué ce sacrement. Mais ils ont donné une autre preuve de leur indolence en n'assistant pas à la correction qui est aussitôt ajoutée,

Mais je parle du Christ et de l'Église. Il avait l'intention d'avertir expressément qu'aucun homme ne devrait le comprendre comme parlant du mariage; de sorte que son sens s'exprime plus pleinement que s'il avait prononcé le premier sentiment sans aucune exception. Le grand mystère est que Christ insuffle dans l'église sa propre vie et sa propre puissance. Mais qui découvrirait ici quelque chose comme un sacrement? Cette bévue provenait de la plus grossière ignorance.

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