30. Les jeunes sont fatigués et faibles. Par cette comparaison, le Prophète illustre plus puissamment ce qu'il avait dit autrefois, à savoir que la force que Dieu donne à ses élus est invincible et infatigable; car la force des hommes échoue facilement, mais la force de Dieu n’échoue jamais. Il est bien certain que toute la vigueur qui habite naturellement en nous vient de Dieu; mais puisque les hommes revendiquent comme leurs propres ce que Dieu a accordé généralement à tous, le Prophète distingue ainsi entre la force des hommes qui paraît naître avec eux, et cette force par laquelle Dieu soutient particulièrement ses élus; car la bonté de Dieu, qui se répand dans toute la nature, n’est pas suffisamment perçue. Et ainsi, par «force des hommes», il entend ce qui est généralement possédé par l’humanité, et par «l’assistance de Dieu», il entend ce par quoi il nous assiste particulièrement après que notre force a échoué; car le Prophète parle de la grâce de Dieu que l'on appelle communément surnaturelle, et dit qu'elle est perpétuelle, tandis que les hommes ne peuvent avoir en eux que ce qui s'estompe et est transitoire; que par cette marque il puisse distinguer entre l'Église de Dieu et le reste du monde, et entre la grâce spirituelle et la prospérité terrestre.

Et les jeunes hommes en tombant tombent. Dans l'ancienne clause, il utilisait le mot נערים, (negnarim,) youths, mais maintenant il ajoute בחרים, (bachurim,) ce qui signifie non seulement qu'ils étaient des «jeunes hommes», mais aussi qu'ils avaient été choisi. (129) La répétition de la même affirmation peut être supposée se référer particulièrement à l'âge, bien que cela signifie que c'étaient des personnes de la plus grande vigueur et dans la fleur de l'âge la vie. Avec ce dessein, il recommande cet excellent privilège que Dieu accorde à ses enfants de préférence aux autres hommes; afin qu'ils puissent être satisfaits de leur sort et ne pas porter envie aux hommes terrestres, (130) pour cette force dont ils se vantent. En un mot, il montre que les hommes sont grandement trompés s'ils sont gonflés par la confiance en leur propre force, car ils sombrent et s'évanouissent immédiatement.

Il semble faire allusion à ce qui se passe chaque jour, que plus une personne est forte, plus elle tente hardiment ce qui est extrêmement difficile, et la conséquence est que ceux qui sont naturellement plus robustes vivent rarement pour être des vieillards. Ils ne pensent rien de trop dur ou de difficile, ils tentent tout et rencontrent imprudemment tous les dangers; mais ils cèdent au milieu de leur course et subissent le châtiment de leur imprudence. La même chose arrive à ceux qui sont fiers de tout don que Dieu leur a accordé et qui sont pleins de confiance en eux-mêmes; car tout ce qu'ils ont reçu de Dieu est réduit à rien, ou plutôt se transforme en ruine et en destruction; et ainsi ils sont justement punis pour leur insolence.

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