5. Je vous l'ai prédit il y a longtemps. Il répète à nouveau la même déclaration, à savoir que le peuple, une fois délivré de Babylone, pourrait reconnaître la bonté de Dieu et ne pas attribuer cette délivrance aux idoles ou à la fortune. Si l'on demande «Pourquoi le Prophète mentionne-t-il des idoles, vu que les Juifs professaient l'adoration d'un seul Dieu?» Je réponds: Ils avaient été corrompus en s'associant avec les Gentils, et avaient dégénéré en superstitions, à un tel point qu'ils avaient complètement oublié Dieu. Ézéchiel se plaint de cela, que, dans la vision dans laquelle il paraissait être porté à Jérusalem, il vit le sanctuaire de Dieu pollué par diverses idoles. (Ézéchiel 8:3.) Ce n'est donc pas sans raison qu'il les rappelle à Dieu comme le seul auteur de ces événements, afin qu'ils reconnaissent qu'il les a rachetés.

De peur, peut-être, tu devrais dire. Il veut dire que les Juifs seront inexcusables, s'ils ne reconnaissent pas la bonté de Dieu, lorsqu'ils auront été libérés de l'esclavage; car ce qui avait été annoncé il y a longtemps ne serait pas arrivé par hasard. La prescience de Dieu est donc liée par le Prophète à sa puissance; et il déclare qu'il a non seulement prévu, mais aussi accompli ces événements. Ici donc, comme dans un miroir, nous voyons le mauvais exercice de notre intelligence, qui détermine toujours de quelle manière il volera à Dieu la louange qui lui est due. Chaque fois qu'il nous assiste ou qu'il est gentil de quelque manière que ce soit avec nous, on peut dire qu'il tend la main et nous invite à lui-même.

Pourtant, le monde, comme s'il avait délibérément voulu faire de la résistance, attribue aux autres ce qui vient de Dieu; comme nous voyons que dans le papisme, tous les bienfaits de Dieu sont attribués aux saints morts, de telle manière que si Dieu dormait profondément. Il est donc nécessaire que la lampe de la doctrine brille, pour régler notre jugement; car, en considérant les œuvres de Dieu, nous nous égarerons toujours, s'il ne nous précède pas et ne nous éclaire par sa parole. Mais même maintenant, nous trouvons chez beaucoup de personnes ce qu'Esaïe déplore dans sa nation, que, même après avoir été avertis, ils ne cessent de se faire des idoles, qu'ils revêtent du butin pris à Dieu. Pierre et Jean déclarèrent bruyamment (Actes 3:12) que ce n'était pas par leurs propres mérites ou par excellence qu'ils accomplissaient leurs miracles; mais on voit comment les papistes les chargent de miracles contre leur gré et malgré leur résistance. Bien que Dieu n'annonce pas maintenant les événements qui arriveront, la doctrine de la Loi et de l'Évangile tendra à condamner aussi puissamment notre ingratitude que si les prophéties avaient attesté ces œuvres dont Dieu s'y déclare l'auteur.

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