13. Et c'est arrivé. Une circonstance mémorable, et qui mérite d'être connue, est présentée ici. Dans cette forme de gouvernement que Dieu présidait et qu'Il honorait de manifestations extraordinaires de Sa gloire, il y avait quelque chose qui méritait d'être répréhensible, que Jethro corrigea; et encore une fois, Moïse lui-même, le puissant prophète, et avec qui Dieu seul était ainsi familier, fut à juste titre réprimandé pour s'user inconsidérément lui-même et le peuple par un travail excessif. C'était une preuve de son illustre vertu et de son héroïsme mental de subir tant d'ennuis, d'endurer tant de fatigue, et de ne pas être subjugué par la fatigue de s'exposer quotidiennement à de nouveaux efforts. Il trahissait aussi une magnanimité jamais suffisamment louée, qu'il s'occupe gratuitement de ce peuple pervers et méchant, et ne renonce jamais à son dessein, bien qu'il ait connu un retour indigne pour ses bons efforts. Car nous l'avons vu souvent assailli de reproches et de contumélies, assailli de réprimandes et de menaces; de sorte qu'il est plus que merveilleux que sa patience, si constamment abusée, ne se soit pas épuisée. En cela, assurément, on découvrira de nombreuses vertus dignes des plus grands éloges; pourtant Jethro, dans ces éloges mêmes, trouve une faute. D'où nous sommes avertis que dans tous les actes les plus excellents des hommes, quelque défaut se cache toujours, et qu'il n'en existe guère de si parfait à tous égards pour être exempt de toute tache. Que tous ceux qui sont appelés à être les dirigeants de l'humanité sachent que, quelle que soit la diligence avec laquelle ils exercent leur fonction, quelque chose peut encore manquer, si le meilleur plan qu'ils adoptent est mis en examen. Que tous donc, rois ou magistrats, ou pasteurs de l'Église, sachent que, tout en s'efforçant d'accomplir leurs devoirs, il restera toujours quelque chose qui peut admettre une correction et une amélioration. Ici aussi, il vaut la peine de remarquer qu'aucun mortel ne peut suffire à tout faire, quelles que soient les dotations dans lesquelles il excelle. Car qui égalera Moïse, que nous avons vu encore inégal au fardeau, quand il a pris tout le soin de gouverner le peuple? Laissons donc les serviteurs de Dieu apprendre à mesurer soigneusement leurs pouvoirs, de peur qu'ils ne s'épuisent, en embrassant avec ambition trop de métiers. Car cette propension à s'engager dans trop de choses (πολυπραγμοσύνη) est une maladie très courante, et les nombres en sont tellement emportés qu'ils ne sont pas facilement maîtrisés. Pour que chacun s'enferme donc dans ses propres limites, apprenons que dans le genre humain, Dieu a arrangé notre condition de telle sorte que les individus ne sont dotés que d'une certaine mesure de dons, dont dépend la répartition des charges. . Car comme un rayon du soleil n'illumine pas le monde, mais tous combinent leurs opérations pour ainsi dire en un seul; ainsi Dieu, afin de retenir les hommes par un lien sacré et indissoluble dans la société mutuelle et la bonne volonté, s'unit les uns aux autres en distribuant diversement ses dons, et n'en suscitant aucun hors de mesure par toute sa perfection. Par conséquent, Augustin (198) dit vraiment que, Dieu a humilié Son serviteur par cet acte; tout comme Paul le rapporte, que des buffets lui ont été infligés par le messager de Satan, de peur que la grandeur de ses révélations ne l'exalte trop. (2 Corinthiens 12:7.)

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