11. Qui suis-je? Il ne peut pas encore être accusé de désobéissance, car, conscient de sa propre faiblesse, il répond qu'il ne suffit pas pour cela, et donc refuse la commission. Sa comparaison de lui-même avec Pharaon était un prétexte supplémentaire pour le refuser. Cela semble donc être l'excuse de la modestie et de l'humilité; et en tant que tel, je le conçois non seulement exempt de blâme, mais digne d'éloges. Ce n'est pas en contradiction avec cela qu'il savait que Dieu était l'auteur de cette tâche très ardue, car il s'étonne que quelqu'un d'autre n'ait pas été plutôt choisi, puisque Dieu a tant de milliers d'êtres aux commandes. Mais une autre question se pose, pourquoi celui qui, il y a quarante ans, avait été si avide de tuer l'Égyptien, et, s'appuyant sur la vocation de Dieu, avait osé accomplir un acte si périlleux, devrait maintenant nier timidement sa suffisance pour la délivrance de la gens? Il ne semble pas probable que sa rigueur ait diminué avec l'âge; bien que la jeunesse soit naturellement ardente, et que l'âge induise la froideur et la supination: mais il semble que sa faute était d'un autre genre, à savoir qu'il s'avança précipitamment au début, n'ayant pas suffisamment considéré ses propres pouvoirs, ni pesé la grandeur de son entreprise. Car si une telle précipitation peut être louable, elle échoue encore souvent au milieu de son cours; de même que les fruits précoces n'arrivent jamais à maturité ou périssent bientôt. Par conséquent, bien que Moïse ait donné un exemple d'un tempérament noble, quand il se consacra si hâtivement à l'œuvre de Dieu; pourtant il n'était pas alors pourvu de cette fermeté qui le soutiendrait jusqu'au bout, parce que la foi, qui prévalait dans son cœur, n'avait pas encore assez profondément touché ses racines, ni n'avait examiné à fond ses propres capacités. Aussi tremble-t-il quand il est amené au point, bien qu'il eût été plus confiant quand sa difficulté n'était pas encore considérée. Ainsi, tous les jours, nous qui nous semblons de bon courage (42) hors de portée des fléchettes, commençons à trembler à mesure que la bataille s'approche de nous; parce que nous percevons les dangers qui ne nous ont pas touchés à distance. Il n'est donc pas étonnant que Moïse, qui avait été prêt à obéir il y a quarante ans, et qui avait chéri avec persévérance en lui ce sentiment sacré, soit rempli d'une nouvelle alarme, quand on lui ordonna d'entrer sur le champ de bataille.

Continue après la publicité
Continue après la publicité