21. Qu'est-ce que ce peuple t'a fait? Il rejette le blâme sur Aaron, dans la mesure où lui, qui possède le pouvoir, semble permettre le mal qu'il n'empêche pas. Nous avons vu précédemment que lorsque Moïse monta sur la montagne, il démissionna de sa charge à Aaron; il était donc de son devoir de les présider comme, en droit de son pouvoir, de retenir le peuple, si pervers qu'il soit. Par conséquent, il est à juste titre réprimandé avec cette sévérité, comme s'il avait été l'auteur du péché qu'il avait subi pour être commis. Par conséquent, nous comprenons le poids d'un fardeau supporté par tous les (344) qui sont nommés gouverneurs; car si un péché est commis par leur négligence, ou par timidité, ou par indolence, ils doivent eux-mêmes en rendre compte, comme s'ils avaient donné le signal de la licence. Le reproche ici est très catégorique, à savoir qu'il était un ennemi aussi acharné du bien public que s'il avait voulu se venger de ses ennemis mortels. Non pas que la vengeance serait légale, bien qu'il ait pu avoir un motif colorable pour cela, mais Moïse veut dire que si Aaron avait voulu ruiner des personnes, et avait donc délibérément tenté de faire la pire chose qu'il pouvait contre eux, il n'aurait pas pu les a blessés davantage. Il mérite donc la plus grande répréhension d'avoir pris si mal soin de ce pauvre peuple dont il avait pris la charge; non, pour avoir, autant qu'en lui résidait, la destruction finale sur eux. Cela aussi mérite d’être observé, à savoir que lorsque le service de Dieu est en question, Moïse n’épargne pas plus le sien et son seul frère qu’il ne le ferait un étranger. S'il avait consulté chair et sang, il eût été facile d'inventer un prétexte pour être plus indulgent envers son frère, puisqu'il avait été contraint par la nécessité et la violence de faire le veau; mais, dans la mesure où il savait à quel point nous devrions lutter pour la gloire de Dieu, il attaque son frère comme s’il n’avait aucun lien avec lui. C'est une vertu rare; mais, à moins que nous nous efforcions de l’atteindre, nous trahirons souvent la cause de Dieu par notre indulgence perfide envers nos parents.

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