16. Et je ferai ta graine comme la poussière . En omettant ces subtilités, au moyen desquelles d'autres ne discutent de rien, j'explique simplement les mots pour signifier que la semence d'Abram est comparée à la poussière, à cause de son immense multitude; et vraiment le sens du terme ne doit être recherché que dans les propres mots de Moïse. Il fallait cependant ajouter ici que Dieu susciterait pour lui une semence dont il était jusque-là sans ressources. Et nous voyons que Dieu le garde toujours sous la contrainte de sa propre parole; et le fera dépendre de ses propres lèvres. Abram reçoit l'ordre de regarder la poussière; mais quand il tourne les yeux sur sa propre famille, quelle similitude y a-t-il entre sa solitude et les innombrables particules de poussière? Cette autorité que le Seigneur nous demande donc d'attribuer à sa propre parole, qu'elle seule devrait nous suffire. Cela peut aussi donner l'occasion de se moquer du fait que Dieu ordonne à Abram de voyager jusqu'à ce qu'il aurait dû examiner tout le pays. Dans quel but fera-t-il cela, sinon pour se percevoir plus clairement comme un étranger; et qu'étant épuisé par des inquiétudes continuelles et infructueuses, il peut désespérer de toute possession stable et permanente? Car comment se persuadera-t-il qu'il est seigneur de ce pays où il lui est à peine permis de boire de l'eau, bien qu'il ait creusé les puits avec beaucoup de travail? Mais ce sont les exercices de la foi, afin qu'elle puisse percevoir, dans la parole, ces choses qui sont loin et qui sont cachées au sens charnel. Car la foi est la contemplation des choses absentes (Hébreux 11:1,) et elle a la parole comme un miroir, dans lequel elle peut découvrir la grâce cachée de Dieu. Et la condition des pieux, à ce jour, n'est pas différente: car puisqu'ils sont détestés de tous, exposés au mépris et aux reproches, errent sans foyer, sont parfois conduits çà et là, et souffrent de la nudité et de la pauvreté, c'est néanmoins leur devoir de saisir l'héritage qui est promis. Marchons donc à travers le monde, comme des personnes privées de tout repos, qui n'ont d'autre ressource que le miroir de la parole.

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