12. Ô seigneur Dieu de mon maître Abraham . Le serviteur, dépourvu de conseils, se remet à la prière. Pourtant, il ne demande pas simplement conseil au Seigneur; mais il prie aussi que la servante désignée pour être l'épouse d'Isaac lui soit amenée avec un certain signe, duquel il pourrait comprendre qu'elle lui a été divinement présentée. C'est une preuve de sa piété et de sa foi que, dans une affaire d'une telle perplexité, il ne soit pas étonné comme on s'étonne; mais se brise dans la prière avec un esprit recueilli. Mais la méthode qu'il utilise (4) ne semble guère conforme à la vraie règle de la prière. Car, premièrement, nous savons que personne ne prie correctement s'il ne soumet pas ses propres volontés à Dieu. C'est pourquoi il n'y a rien de plus inadapté que de prescrire quoi que ce soit, de notre propre gré, à Dieu. Où donc, peut-on se demander, est la religion du serviteur, qui, selon son propre plaisir, impose une loi à Dieu? Deuxièmement, il ne doit y avoir rien d'ambigu dans nos prières; et la certitude absolue ne doit être recherchée que dans la Parole de Dieu. Or, puisque le serviteur prescrit à Dieu quelle réponse doit être donnée, il semble coupable s'écarter de la modestie convenable de la prière; car bien qu'aucune promesse ne lui ait été faite, il désire néanmoins être pleinement assuré de toute l'affaire. Dieu, cependant, (5) en écoutant son souhait, prouve, par l'événement, qu'il était acceptable pour lui-même. Par conséquent, nous devons savoir que bien qu'une promesse spéciale n'ait pas été faite pour le moment, le serviteur ne priait pas de manière imprudente, ni selon la convoitise de la chair, mais par l'impulsion secrète de l'Esprit. De plus, la loi générale, à laquelle sont liés tous les pieux, n'empêche pas le Seigneur, lorsqu'il décide de donner quelque chose d'extraordinaire, de diriger vers elle l'esprit de ses serviteurs; non pas qu'il les éloignerait de sa parole, mais seulement qu'il leur fait une concession particulière dans leur manière de prier. La somme de la prière devant nous est la suivante: «O Seigneur, si une demoiselle se présente qui, étant invitée à me donner à boire, l'offrira aussi avec bonté et courtoisie à mes chameaux, je la chercherai comme épouse pour mon maître Isaac, comme si elle avait été livrée entre mes mains par toi. Il semble en effet s'emparer d'une conjecture douteuse; mais comme il repose sur la Providence de Dieu, il est certainement persuadé que ce gage lui sera équivalent à un oracle; parce que Dieu, qui est le gardien de son entreprise, ne le laissera pas se tromper. En attendant, cela mérite d'être remarqué, qu'il ne va pas chercher le signe de reconnaissance de loin, mais le prend à quelque chose de présent; car celle qui sera ainsi humaine envers un hôte inconnu, fera, par cet acte même, la preuve d'une excellente disposition. Cette observation peut être utile pour empêcher les hommes curieux de présenter cet exemple comme un précédent de vains pronostics. Dans les mots eux-mêmes, il faut remarquer les particularités suivantes: premièrement, qu'il s'adresse au Dieu de son maître Abraham; non pas comme étant lui-même étranger au culte de Dieu, mais parce que l'affaire en question dépend de la promesse faite à Abraham. Et vraiment, il n'avait aucune confiance dans la prière, d'aucune autre source que de l'alliance dans laquelle Dieu était entré avec la maison d'Abraham. L'expression «faites-moi une rencontre ce jour», (6) Jérôme rend, "rencontrez-moi, je prie, ce jour." Mais le verbe est transitif, et le serviteur d'Abraham laisse entendre par son utilisation que les affaires des hommes étaient si ordonnées par le conseil et la main de Dieu, que leur issue n'était pas fortuite; comme s'il disait: Seigneur, je regarderai en vain de ce côté et de cela; en vain je réussirai par mon propre travail, mon industrie et divers artifices, à moins que vous ne dirigiez le travail. Et quand il se soumet aussitôt après, montre de la bonté à mon maître, il sous-entend que dans cette entreprise il ne repose que sur la grâce que Dieu avait promise à Abraham.

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