16. Et Abimelech a dit à Isaac . On ne sait pas si le roi de Guérar a expulsé Isaac de son propre chef de son royaume, ou s'il lui a ordonné de s'établir ailleurs, parce qu'il le voyait envié par le peuple. Il pourrait peut-être, de cette manière, le conseiller comme ami; bien qu'il soit plus probable que son esprit se soit éloigné d'Isaac; car à la fin du chapitre, Moïse raconte que le saint homme se plaint fortement du roi aussi bien que des autres. Mais puisque nous ne pouvons rien affirmer avec certitude sur les sentiments réels du mensonge, qu'il suffise de soutenir, ce qui est plus important, qu'en conséquence de la méchanceté commune de l'humanité, ceux qui sont les plus éminents tombent sous la gens ordinaires. La satiété, en effet, produit la férocité. C'est pourquoi il n'y a rien dont les riches sont plus enclins que de se vanter fièrement, de se porter plus insolemment qu'ils ne le devraient et d'étirer tous les nerfs de leur pouvoir pour opprimer les autres. Aucun soupçon de ce genre, en effet, ne pouvait tomber sur Isaac; mais il devait supporter cette envie qui servait à un vice commun. D'où nous déduisons combien il est souvent plus utile et plus désirable que nous soyons placés dans un état modéré; qui est, au moins, plus paisible, et qui n'est ni exposée aux tempêtes de l'envie, ni désagréable aux soupçons injustes. De plus, à quel point la bénédiction de Dieu était rare et inhabituelle pour rendre Isaac prospère, on peut déduire du fait que sa richesse était devenue redoutable tant pour le roi que pour le peuple. Un grand héritage lui était vraiment descendu de son père; mais Moïse montre que depuis sa première entrée dans le pays, il avait tellement prospéré en très peu de temps, qu'il ne semblait plus possible aux habitants de le supporter.

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