11. Et Jacob a dit à Rebekah . Que Jacob ne se présente pas volontairement à son père, mais craint plutôt que, son imposture étant décelée, il n'apporte une malédiction sur lui-même, est très contraire à la foi. (43) Car lorsque l'apôtre enseigne que «tout ce qui n'est pas de la foi est péché» (Romains 14:23,) il entraîne les fils de Dieu à cette sobriété, afin qu'ils ne se permettent rien d'entreprendre avec une conscience douteuse et perplexe. Cette ferme persuasion est la seule règle de bonne conduite, lorsque nous, en nous appuyant sur le commandement de Dieu, allons intrépidement où qu'il nous appelle. Jacob montre donc, en discutant avec lui-même, qu'il manquait de foi; et certes, bien qu'il n'en fût pas entièrement privé, pourtant, sur ce point, il est reconnu coupable d'échec. Mais par cet exemple on nous enseigne à nouveau que la foi ne s'éteint pas toujours par une faute donnée; cependant, si Dieu supporte parfois avec ses serviteurs jusqu'ici, ce qu'il a tourné, ce qu'ils ont fait perversement, vers leur salut, nous ne devons pas par conséquent prendre un permis de pécher. Il est arrivé par la merveilleuse miséricorde de Dieu, que Jacob n'a pas été coupé de la grâce de l'adoption. Qui ne préfère craindre que devenir présomptueux? Et tandis que nous voyons que sa foi a été obscurcie par le doute, apprenons à demander au Seigneur l'esprit de prudence pour diriger toutes nos démarches. Une autre erreur d’aucune sorte s’ajouta: car pourquoi ne vénère-t-il pas plutôt Dieu que de redouter la colère de son père? Pourquoi ne lui vient-il pas plutôt à l'esprit qu'une infâme tache tacherait l'adoption sacrée de Dieu, alors qu'elle semblait devoir son accomplissement à un mensonge? Car si elle tendait vers une bonne fin, il n'était pas licite d'atteindre cette fin, par cette voie oblique. En attendant, il ne fait aucun doute que la foi a prévalu sur ces obstacles. Pour quelle raison il a préféré la bénédiction nue et apparemment vide de son père, (44) au calme dont il jouissait alors, aux commodités de la maison , et enfin à la vie elle-même? Selon la chair, la bénédiction du père, dont il était si désireux, qu’il se plongeait sciemment et volontairement dans de grandes difficultés, n’était qu’imaginaire. Pourquoi a-t-il agi ainsi, mais parce que, dans l'exercice de la simple foi en la parole de Dieu, il valorisait davantage l'espérance qui lui était cachée, la condition désirable dont il jouissait réellement? En outre, sa peur de la colère de son père avait son origine dans la vraie peur de Dieu. Il dit qu'il craignait de s'attirer une malédiction. Mais il n'aurait pas tant redouté une censure verbale, s'il n'avait estimé que la grâce déposée entre les mains de son père valait plus de mille vies. C’est donc sous l’impulsion de Dieu qu’il craignait son père, qui était vraiment le ministre de Dieu. Car lorsque le Seigneur nous voit ramper sur la terre, il nous attire à lui par la main de l'homme. (45)

Continue après la publicité
Continue après la publicité