20. Et Jacob a juré un vœu . Le dessein de ce vœu était que Jacob manifesterait sa gratitude, si Dieu lui était favorable. Ainsi, ils ont offert des offres de paix en vertu de la loi, pour témoigner de leur gratitude; et comme l'action de grâces est un sacrifice d'une douce odeur, le Seigneur déclare que les vœux de cette nature lui sont agréables; et donc nous devons aussi respecter ce point, quand on nous demande quoi et comment il est permis de faire un vœu à Dieu; car certains sont trop exigeants, qui condamneraient sans réserve tous les vœux plutôt que d'ouvrir la porte aux superstitions. Mais si la témérité de ces personnes est perverse, qui prononcent sans discernement leurs vœux, nous devons également nous méfier de ne pas devenir comme ceux de l'autre côté, qui rejettent tous les vœux sans exception. Or, pour qu'un vœu soit licite et plaise à Dieu, il faut d'abord qu'il tende vers une bonne fin; et ensuite, que les hommes ne doivent rien consacrer par un vœu, sauf ce qui est en soi approuvé par Dieu, et ce qu'il a mis en leur pouvoir. Quand les parties distinctes de ce vœu seront examinées, nous verrons saint Jacob régler sa conduite de manière à n'omettre aucune de ces choses que j'ai mentionnées. En premier lieu, il n'a rien d'autre en tête que de témoigner de sa gratitude. Deuxièmement, il confine tout ce qu'il est sur le point de faire, au culte légitime de Dieu. En troisième lieu, il ne promet pas fièrement ce qu'il n'avait pas le pouvoir d'accomplir, mais consacre la dîme de ses biens comme une oblation sacrée. C'est pourquoi, la folie des papistes est facilement réfutée; qui, pour justifier leur propre farrago confus de vœux, attrapent l'un ou l'autre vœu, sobrement conçu, comme un précédent, quand entre-temps leur propre licence dépasse toutes les limites. Quoi qu'il en soit, ils n'ont pas honte d'empiéter sur Dieu. Un homme fait que son culte consiste en l'abstinence de la chair, un autre en pèlerinages, un troisième en sanctifiant certains jours par l'usage du sac, ou par d'autres choses du même genre; et non seulement à Dieu, ils font leurs vœux, mais admettent aussi toute personne décédée de leur choix à participer à cet honneur. Ils s'arrogent le choix du célibat perpétuel. Que trouvent-ils dans l'exemple de Jacob qui a quelque similitude ou affinité avec une telle imprudence, qu'ils devraient donc attraper à une telle couverture pour eux-mêmes? Mais, dans le but de mettre clairement toutes ces choses en lumière, nous devons d'abord entrer dans une explication des mots. Il peut sembler absurde que Jacob fasse ici une alliance avec Dieu, pour être son adorateur, s'il lui donne ce qu'il désire; comme si vraiment il n'avait pas l'intention d'adorer Dieu pour rien. Je réponds qu’en interposant cette condition, Jacob n’a aucunement agi par méfiance, comme s’il doutait de la protection continuelle de Dieu; mais cela prévoyait ainsi contre sa propre infirmité, en se préparant à célébrer la bonté divine par un vœu antérieurement prononcé. (61) Les superstitieux traitent Dieu comme ils le font avec l'homme mortel; ils essaient de l'apaiser avec leurs séductions. La conception de Jacob était bien différente; à savoir, afin qu'il puisse se stimuler le plus efficacement aux devoirs de la religion. Il avait souvent entendu de la bouche de Dieu, je serai toujours avec toi; et il joint son vœu comme un appendice à cette promesse. Il semble en effet, à première vue, comme un mercenaire, agissant de manière servile; mais comme il dépend entièrement des promesses qui lui sont faites, et forme à la fois son langage et ses affections en fonction d'elles, il ne vise que la confirmation de sa foi, et rassemble les aides qu'il sait convenir à son infirmité. . Lorsqu'il parle donc de nourriture et de vêtement, il ne faut pas, pour cela, l'accuser de sollicitude concernant cette seule vie terrestre; alors qu'il lutte plutôt, comme un vaillant champion, contre de violentes tentations. Il se trouva en manque de tout; la faim et la nudité le menaçaient continuellement de mort, sans parler de ses autres dangers innombrables: c'est pourquoi il s'arme de confiance, afin qu'il puisse traverser toutes les difficultés et tous les obstacles, étant pleinement assuré que toutes sortes d'assistance lui étaient prévues grâce de Dieu: car il se confesse être dans un dénuement extrême, quand il dit: Si le Seigneur me fournit de la nourriture et des vêtements. On peut néanmoins le demander, puisque son grand-père Abraham avait envoyé son serviteur avec une suite splendide, avec des chameaux et des ornements précieux; pourquoi Isaac renvoie-t-il maintenant son fils sans un seul compagnon et presque sans provisions? Il est possible qu'il ait été ainsi congédié, que l'esprit du cruel Ésaü soit poussé à la tendresse par un spectacle si misérable. Pourtant, à mon avis, une autre raison était plus importante; car Abraham, craignant que son fils Isaac ne reste avec ses parents, fit le serment de son serviteur de ne pas laisser son fils entrer en Mésopotamie. Mais maintenant, puisque la nécessité oblige saint Isaac à décider différemment pour son fils Jacob; lui, du moins, se garde de ne rien faire qui puisse retarder son retour. Il ne lui fournit donc aucune richesse et aucune friandise qui pourrait prendre son esprit au piège, mais le renvoie volontairement pauvre et vide, afin qu'il soit plus prêt à revenir. Ainsi, nous voyons que Jacob préférait la maison de son père à tous les royaumes et n’avait aucun désir de se reposer ailleurs.

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