1. Et il a entendu les mots . Bien que Jacob désirât ardemment son propre pays et pensait continuellement à son retour dans celui-ci; pourtant sa patience admirable apparaît en ceci, qu'il suspend son dessein jusqu'à ce qu'une nouvelle occasion se présente. Je ne nie cependant pas que quelque imperfection se soit mêlée à cette vertu, en ce qu'il ne se hâta pas plus de revenir; mais que la promesse de Dieu a toujours été conservée, son esprit apparaîtra bientôt. À cet égard, cependant, il montra quelque chose de nature humaine, que, par souci de richesse, il reporta son retour de six ans: car lorsque Laban changeait perpétuellement ses conditions, il aurait pu à juste titre lui dire adieu. Mais qu'il a été détenu ensemble par la force et la peur, nous en déduisons de sa fuite clandestine. Maintenant, au moins, il a une raison suffisante pour demander son renvoi; parce que ses richesses étaient devenues douloureuses et odieuses pour les fils de Laban: néanmoins il n'ose pas se retirer ouvertement de leur inimitié, mais est contraint de fuir secrètement. Pourtant, bien que son retard soit dans une certaine mesure excusable, il était probablement lié à l'indolence; de même que les fidèles, lorsqu'ils dirigent leur chemin vers Dieu, ne le poursuivent souvent pas avec ferveur. C'est pourquoi, chaque fois que l'indolence de la chair nous retarde, apprenons à attiser l'ardeur de notre esprit dans une flamme. Il ne fait aucun doute que le Seigneur a corrigé l'infirmité de son serviteur et l'a doucement stimulé alors qu'il progressait dans sa course. Car si Laban l'avait traité avec bonté et gentillesse, son esprit aurait été endormi; mais maintenant il est chassé par des regards défavorables. Aussi le Seigneur assure-t-il souvent mieux le salut de son peuple, en le soumettant à la haine, à l'envie et à la malveillance des méchants, qu'en les laissant apaisés avec une adresse insipide. Il était bien plus utile à saint Jacob d'avoir opposé son beau-père et ses fils, que de les avoir courtoisement obéissants à ses désirs; parce que leur faveur aurait pu le priver de la bénédiction de Dieu. Nous avons également une expérience plus que suffisante de la puissance des attractions terrestres et de la facilité avec laquelle, lorsqu'elles abondent, l'oubli des bénédictions célestes nous dérobe. C'est pourquoi ne pensons pas qu'il est difficile d'être réveillé par le Seigneur, lorsque nous tombons dans l'adversité ou que nous ne recevons que peu de faveur du monde; car la haine, les menaces, la disgrâce et les calomnies nous sont souvent plus avantageuses que les applaudissements de tous les hommes de tous côtés. De plus, nous devons remarquer l’inhumanité des fils de Laban, qui se plaignent partout comme s’ils avaient été pillés par Jacob. Mais les hommes sordides et avares travaillent sous la maladie de penser qu'ils sont volés de tout ce dont ils ne se gavent pas. Car, leur avarice étant insatiable, il s'ensuit nécessairement que la prospérité des autres les tourmente, comme s'ils en seraient eux-mêmes réduits au besoin. Ils ne se demandent pas si Jacob a acquis cette grande richesse justement ou injustement; mais ils sont enragés et envieux, parce qu'ils conçoivent que tant de choses ont été retirées d'eux. Laban avait auparavant confessé qu'il avait été enrichi par la venue de Jacob, et même qu'il avait été béni par le Seigneur pour l'amour de Jacob; mais maintenant ses fils murmurent, et lui-même est torturé de chagrin, de constater que Jacob aussi est rendu participant de la même bénédiction. Nous percevons donc l'aveuglement de l'avarice qui ne peut jamais être satisfait. D'où aussi il est appelé par Paul la racine de tout mal; parce que ceux qui désirent tout engloutir doivent être perfides, cruels, ingrats et en tous points injustes. D'ailleurs, il faut remarquer que les fils de Laban, dans l'impétuosité de leur jeunesse, donnent libre cours à leur vexation; mais le père, comme un vieux renard rusé, se tait, mais trahit sa méchanceté par son visage.

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