9. Et Joseph s'est souvenu des rêves . Quand le garçon Joseph avait parlé de recevoir l'obéissance, l'absurdité de la chose a poussé ses frères à organiser méchamment sa mort. Or, bien qu'ils se prosternent devant lui sans le connaître, il n'y a rien de mieux pour eux. En effet, leur seul moyen de sécurité est de se prosterner à ses pieds et d'être reçus par lui comme des suppliants. Pendant ce temps, leur complot, par lequel ils tentaient de renverser le décret céleste, de peur d'avoir à supporter le joug, fut rendu infructueux. Ainsi, le Seigneur retient de force les obstinés, tout comme les chevaux sauvages et réfractaires ont l'habitude d'être traités plus sévèrement, plus ils donnent des coups de pied et sont rétifs. C'est pourquoi, il n'y a rien de mieux que de composer doucement l'esprit à la douceur, afin que chacun puisse prendre son sort avec contentement, bien que ce ne soit pas très beau. Il peut cependant paraître absurde que Joseph se soit rappelé à ce moment son rêve, comme s'il avait été oublié au fil des années; ce qui, en effet, ne pouvait pas être, à moins qu'il n'ait perdu de vue les promesses de Dieu. Je réponds que rien n'est enregistré ici, sauf ce qui nous arrive fréquemment: car bien que la parole de Dieu habite nos cœurs, elle ne nous vient pas continuellement, mais elle est parfois si étouffée qu'elle peut sembler éteinte, surtout quand la foi est opprimée par les ténèbres de l'affliction. D'ailleurs, il n'y a rien de merveilleux, si une longue série de maux eût enterré, dans une sorte d'oubli, ses rêves qui indiquaient la prospérité. Dieu l'avait élevé, par ces rêves, à l'espérance d'une grande et distinguée autorité. Il est cependant jeté dans un puits qui ressemble à une tombe. Il est pris d'ici pour être vendu comme esclave; il est transporté dans un pays lointain; et, comme si l'esclavage ne s'avérait pas suffisamment sévère, il est enfermé en prison. Et bien que sa misère soit dans une certaine mesure atténuée, quand il est libéré de ses chaînes de fer, il y avait pourtant peu ou pas de perspective de délivrance. Je ne pense pas, cependant, que l'espoir entretenu par lui ait été entièrement détruit, mais qu'un nuage est passé au-dessus, ce qui l'a privé de la lumière du confort. Une autre sorte de tentation s'ensuivit; car rien n'est plus courant qu'une grande félicité inattendue pour enivrer ses possesseurs. Et c'est ainsi qu'il arriva, comme nous l'avons lu récemment, qu'un oubli de la maison de son père a envahi l'esprit du saint homme. Il n'était donc pas aussi attentif à ses rêves qu'il aurait dû l'être. Une autre excuse peut probablement être invoquée; qu'il, pour le moment, comparait ses rêves à l'événement. Et vraiment ce n'était pas une vertu commune d'appliquer ce qui passait, donc immédiatement pour la confirmation de l'oracle divin. Car on s'aperçoit aisément que ces rêves qui reviennent si vite à la mémoire, n'ont pas été effacés par le temps. Les disciples se souvinrent donc des paroles du Seigneur après qu'il était ressuscité des morts; car, à la vue du fait prédit, leur connaissance devenait plus claire; alors qu'avant, rien que des étincelles passagères n'en avaient brillé dans leur cœur.

Continue après la publicité
Continue après la publicité