18. J'ai attendu ton salut, Seigneur . On peut se demander, en premier lieu, quelle occasion a amené le saint homme à rompre le lien de son discours et à éclater soudainement dans cette expression; car alors qu'il avait récemment prédit la venue du Messie, la mention du salut aurait été plus appropriée à cet endroit. Je pense en effet que lorsqu'il aperçut, comme d'une haute tour de guet, l'état de sa progéniture continuellement exposé à divers changements, et même secoué par des tempêtes qui les accablaient presque, il fut ému de sollicitude et de peur; car il n'avait pas repoussé toute affection paternelle au point d'être entièrement sans souci pour ceux qui étaient de son propre sang. Il, par conséquent, prévoyant de nombreux troubles, de nombreux dangers, de nombreux assauts, et même de nombreux massacres, qui menaçaient sa semence d'autant de destructions, ne pouvait que se féliciter d'eux, et, en tant qu'homme, être troublé à cette vue. Mais pour s'élever contre toute sorte de tentation avec une constance d'esprit victorieuse, il s'engage envers le Seigneur, qui avait promis qu'il serait le gardien de son peuple. A moins que cette circonstance ne soit observée, je ne vois pas pourquoi Jacob s'exclame ici, plutôt qu'au début ou à la fin de son discours, qu'il a attendu le salut du Seigneur. Mais lorsque cette triste confusion des choses se présenta à lui, qui était non seulement suffisamment violente pour ébranler sa foi, mais était plus que suffisamment pesante pour submerger entièrement son esprit, son meilleur remède était de lui opposer ce bouclier. Je ne doute pas non plus qu'il conseille à ses fils de s'élever avec lui à l'exercice de la même confiance. De plus, parce qu'il ne pouvait pas être l'auteur de son propre salut, il lui fallait se reposer sur la promesse de Dieu. De la même manière, aussi, devons-nous, en ce jour, espérer le salut de l'Église: car bien qu'elle semble être ballottée sur une mer agitée, et presque coulée dans les vagues, et bien que des tempêtes encore plus grandes soient à craindre. dans le futur; cependant, au milieu des destructions multiples, le salut est à espérer, dans cette délivrance que le Seigneur a promise. Il est même possible que Jacob, prévoyant par l'Esprit, combien seraient grandes l'ingratitude, la perfidie et la méchanceté de sa postérité, par lesquelles la grâce de Dieu pourrait être étouffée, luttait contre ces tentations. Mais s'il attendait le salut non pas pour lui seul, mais pour toute sa postérité, cela mérite cependant d'être spécialement noté, qu'il présente l'alliance vivifiante de Dieu à de nombreuses générations, afin de prouver sa propre confiance qui, après sa mort, Dieu serait fidèle à sa promesse. D'où aussi il s'ensuit que, avec son dernier souffle, et comme au milieu de la mort, il s'est emparé de la vie éternelle. Mais s'il, au milieu des ombres obscures, s'appuyant sur une rédemption vue de loin, s'avançait hardiment à la rencontre de la mort; que devons-nous faire, sur qui le jour clair a brillé; ou quelle excuse nous reste-t-il, si nos esprits échouent au milieu d'agitations similaires? (212)

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