28. Ce sont les douze tribus d'Israël . Moïse nous apprendrait par ces paroles que ses prédictions ne s'appliquaient pas seulement aux fils de Jacob, mais s'étendaient à toute leur race. Nous avons, en effet, déjà montré, avec suffisamment de clarté, que les expressions ne concernent pas seulement leurs personnes; mais ce verset devait être ajouté, afin que les lecteurs puissent mieux percevoir la majesté céleste de l'Esprit. Jacob regarde ses douze fils. Accordons qu'à cette époque, le nombre de ses descendants, jusqu'à ses arrière-petits-enfants, avait été multiplié par cent. Cependant, il ne se contente pas de déclarer quelle sera la condition de six cents ou mille hommes, mais soumet à sa sentence des régions et des nations; il ne se met pas non plus en avant imprudemment, puisqu'on constate ensuite, par l'événement, que Dieu lui avait certainement fait connaître ce qu'il avait lui-même décrété d'exécuter. De plus, voyant que Jacob voyait, avec les yeux de la foi, des choses qui n'étaient pas seulement très éloignées, mais entièrement cachées au sens humain; malheur à notre dépravation, si nous fermons les yeux sur l'accomplissement même de la prédiction dans laquelle la vérité apparaît ostensiblement.

Mais il peut sembler peu cohérent à la raison que Jacob soit dit avoir béni sa postérité. Car, en déposant Ruben de la primogéniture, il ne prononça rien de joyeux ou de prospère à son égard; il a également déclaré son horreur de Simon et Lévi. On ne peut prétendre qu'il y a une antiphrase dans le mot de bénédiction, comme s'il était utilisé dans un sens contraire à ce qui est habituel; parce qu'il semble clairement être appliqué par Moïse dans un bon sens et non dans un sens mauvais. Je réconcilie donc ces choses entre elles ainsi; que les châtiments temporels avec lesquels Jacob corrigea doucement et paternellement ses fils ne renverseraient pas l'alliance de grâce sur laquelle la bénédiction était fondée; mais plutôt, en effaçant leurs taches, les rendrait au degré originel d'honneur dont ils étaient tombés, de sorte qu'au moins, ils seraient des patriarches parmi le peuple de Dieu. Et le Seigneur prouve quotidiennement, dans son propre peuple, que les châtiments qu'il leur inflige, bien qu'ils suscitent honte et disgrâce, sont si loin de s'opposer à leur bonheur, qu'ils le favorisent plutôt. À moins qu'ils ne soient purifiés de cette manière, il était à craindre qu'ils ne s'endurcissent de plus en plus dans leurs vices, et que le virus caché ne produise une corruption qui, à la longue, pénétrerait jusqu'aux signes vitaux. Nous voyons combien la chair se laisse aller librement, même lorsque Dieu nous réveille par les signes de sa colère. Que supposons-nous alors qu'il se produirait s'il devait toujours être complice de transgression? Mais lorsque nous, après avoir été réprimandés pour nos péchés, nous repentons, ce résultat non seulement absorbe la malédiction ressentie au début, mais prouve aussi que le Seigneur nous bénit plus en nous punissant, qu'il ne l'aurait fait en nous épargnant. Il s'ensuit que les maladies, la pauvreté, la famine, la nudité et même la mort elle-même, dans la mesure où elles favorisent notre salut, peuvent à juste titre être considérées comme des bénédictions, comme si leur nature même avait été changée; tout comme la coulée de sang n'est pas moins propice à la santé que la nourriture. Lorsqu'il est ajouté à la fin , chacun selon sa bénédiction , Moïse affirme à nouveau que Jacob n'a pas seulement imploré une bénédiction sur ses fils, d'un désir paternel pour leur bien-être, mais qu'il a prononcé ce que Dieu avait mis dans sa bouche; car enfin l'événement prouva que les prophéties étaient efficaces.

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