27. Par la foi, il a abandonné l'Égypte, etc. Cela peut être dit de son premier comme ainsi que de son second départ, c'est-à-dire quand il a fait sortir les gens avec lui. Il a en effet quitté l'Égypte alors qu'il s'est enfui de la maison de Pharaon. Ajoutez à cela que sa sortie est enregistrée par l'Apôtre avant qu'il ne mentionne la célébration de la Pâque. Il semble alors parler de la fuite de Moïse; ce qu'il ajoute n'est pas non plus qu'il ne craignait pas la colère du roi, aucune objection à cela, bien que Moïse lui-même rapporte qu'il était contraint de le faire par crainte . Car si l'on regarde le début de son cours, il n'a pas eu peur, c'est-à-dire lorsqu'il s'est avoué être le vengeur de son peuple. Cependant, quand je considère toutes les circonstances, je suis enclin à considérer cela comme son deuxième départ; car c’était alors qu’il ignorait courageusement la colère féroce du roi, étant armé d’une telle puissance par l’Esprit de Dieu, qu’il défia souvent de lui-même la fureur de cette bête sauvage. C’était sans aucun doute un exemple de la merveilleuse force de la foi, d’avoir fait sortir une multitude non entraînée pour la guerre et chargée de nombreuses charges, tout en espérant qu’une voie lui serait ouverte par la main de Dieu à travers d’innombrables difficultés. Il vit un roi très puissant dans une furieuse rage, et il savait qu'il ne cesserait pas avant d'avoir fait de son mieux. Mais comme il savait que Dieu lui avait ordonné de partir, il lui confia l'événement, et il ne douta pas non plus qu'il retiendrait en temps voulu toutes les assauts des Egyptiens.

Comme voir celui qui est invisible. Non, mais il avait vu Dieu au milieu du buisson ardent: cela semble alors avoir été mal dit, et peu approprié au sujet actuel. J'admets en effet que Moïse a été fortifié dans sa foi par cette vision, avant de prendre en main l'œuvre glorieuse de délivrance du peuple; mais je n'admets pas que c'était une telle vision de Dieu, qui le dépouillait de ses sens corporels et le transférait au-delà des épreuves de ce monde. Dieu à cette époque ne lui montra qu'un certain symbole de sa présence; mais il était loin de voir Dieu tel qu'il est. Or, l'Apôtre veut dire que Moïse a enduré ainsi, comme s'il avait été enlevé au ciel, et n'avait Dieu que devant ses yeux; et comme s'il n'avait rien à voir avec les hommes, n'était pas exposé aux périls de ce monde et n'avait aucune contestation avec Pharaon. Et pourtant, il est certain, qu'il était entouré de tant de difficultés, qu'il ne pouvait que penser parfois que Dieu était loin de lui, ou du moins, que l'obstination du roi, pourvue de tant de moyens de résistance, finirait par le vaincre.

Bref, Dieu est apparu à Moïse de manière à laisser encore place à la foi; et Moïse, assailli de terreurs de tous côtés, tourna toutes ses pensées vers Dieu. Il a en effet été aidé à le faire, par la vision dont nous avons parlé; mais pourtant il voyait plus en Dieu que ce que ce symbole suggérait: car il comprenait sa puissance, et cela absorbait toutes ses peurs et ses dangers. S'appuyant sur la promesse de Dieu, il se sentit assuré que le peuple, bien qu'alors opprimé par la tyrannie des Égyptiens, était déjà, pour ainsi dire, les seigneurs de la terre promise. (232)

Nous apprenons donc que le vrai caractère de la foi est de mettre toujours Dieu devant nos yeux; deuxièmement, cette foi voit des choses plus élevées et plus cachées en Dieu que ce que nos sens peuvent percevoir; et troisièmement, qu'une seule vision de Dieu est suffisante pour renforcer notre faiblesse, afin que nous puissions devenir plus fermes que les rochers pour résister à toutes les assauts de Satan. Il s'ensuit donc que plus quelqu'un est faible et résolu, moins il a de foi.

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