17. Si quelqu'un souhaite faire sa volonté. Il anticipe les objections qui pourraient être faites. Car, puisqu'il avait beaucoup d'adversaires en ce lieu, quelqu'un aurait pu aisément murmurer contre lui de cette manière: «Pourquoi vous vantez-vous auprès de nous du nom de Dieu? Car nous ne savons pas que tu es parti de lui. Pourquoi donc insister sur nous cette maxime, que nous ne vous admettons pas, que vous n'enseignez que par le commandement de Dieu? Le Christ répond donc que le jugement sain découle de la peur et du respect pour Dieu; de sorte que, si leur esprit est bien disposé à la crainte de Dieu, ils percevront facilement si ce qu'il prêche est vrai ou non. Il leur administre également, par elle, une réprimande indirecte; car comment se fait-il qu'ils ne puissent pas faire la distinction entre le mensonge et la vérité, (185) mais parce qu'ils veulent la principale condition nécessaire à une bonne compréhension, à savoir, la piété, et le sérieux désir d'obéir à Dieu?

Cette déclaration mérite d'être observée. Satan complote continuellement contre nous et étend ses filets dans toutes les directions, afin de nous prendre au dépourvu par ses illusions. Ici, le Christ nous avertit très bien de nous garder de nous exposer à l'une de ses impostures, nous assurant que si nous sommes prêts à obéir à Dieu, il ne manquera jamais de nous éclairer par la lumière de son Esprit, afin que nous puissions distinguer entre vérité et mensonge. Rien d'autre, par conséquent, ne nous empêche de juger correctement, si ce n'est que nous sommes indisciplinés et entêtés; et chaque fois que Satan nous trompe, nous sommes justement punis pour notre hypocrisie. De la même manière, Moïse avertit que, lorsque de faux prophètes apparaissent, nous sommes essayés et prouvés par Dieu; car ceux dont le cœur est juste ne seront jamais trompés, (Deutéronome 13:3.) Par conséquent, il est évident à quel point nombre de personnes de nos jours, redoutant le danger de tomber l'erreur, par cette peur même ferme la porte à tout désir d'apprendre; comme si notre Sauveur n'avait pas de bonnes raisons de dire,

Frappez, et il vous sera ouvert, (Matthieu 7:7.)

Au contraire, si nous sommes entièrement dévoués à l'obéissance à Dieu, ne doutons pas qu'il nous donnera l'esprit de discernement, pour être notre directeur et guide continuels. Si d'autres choisissent de vaciller, ils découvriront finalement à quel point les prétentions de leur ignorance sont fragiles. Et, en effet, nous voyons que tous ceux qui hésitent maintenant, et préfèrent nourrir leur doute plutôt que, en lisant ou en écoutant, s'enquérir sérieusement de la vérité de Dieu, ont la hardiesse de mettre Dieu au défi par des principes généraux. Un homme dira qu'il prie pour les morts, parce que, se méfiant de son propre jugement, il ne peut pas oser condamner les fausses doctrines inventées par les méchants au sujet du purgatoire; et pourtant il se permettra librement de commettre la fornication. Un autre dira qu'il n'a pas tant d'acuité que de pouvoir faire la distinction entre la pure doctrine du Christ et les artifices fallacieux des hommes, mais pourtant il aura assez d'acuité pour voler ou commettre un parjure. Bref, tous ces sceptiques, qui se couvrent d'un voile de doute sur toutes ces matières qui font actuellement l'objet de controverses, affichent un mépris manifeste de Dieu sur des sujets qui ne sont pas du tout obscurs.

Il ne faut donc pas s'étonner que la doctrine de l'Évangile soit reçue par très peu de personnes de nos jours, car il y a si peu de crainte de Dieu dans le monde. En outre, ces paroles du Christ contiennent une définition de la vraie religion; c'est-à-dire lorsque nous sommes prêts de tout cœur à suivre la volonté de Dieu, ce que nul homme ne peut faire, à moins qu'il n'ait renoncé à ses propres vues.

Ou si je parle de moi-même. Nous devons observer de quelle manière le Christ souhaite qu'un jugement soit formé sur toute doctrine quelle qu'elle soit. Il souhaite que ce qui vient de Dieu soit reçu sans controverse, mais nous permet librement de rejeter tout ce qui vient de l'homme; car c'est la seule distinction qu'il établit, par laquelle nous devons distinguer les doctrines.

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