19. Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi? L'évangéliste ne donne pas un récit complet et connecté du sermon prononcé par le Christ, mais seulement une brève sélection des principaux sujets, qui contiennent la substance de ce qui a été dit. Les scribes le haïssaient mortellement, (186) et les prêtres avaient été enflammés dans la rage contre lui, parce qu'il avait guéri un paralytique; et ils professaient que cela venait de leur zèle pour la loi. Pour réfuter leur hypocrisie, il raisonne non pas sur le sujet, mais sur la personne. Tous s'étant livrés librement à leurs vices, comme s'ils n'avaient jamais connu aucune loi, il en déduit qu'ils ne sont animés d'aucun amour ou zèle pour la Loi. Certes, ce moyen de défense n’aurait pas été suffisant pour prouver ce point. En admettant que - sous un faux prétexte - ils cachaient leur haine méchante et injuste, il ne s'ensuit pas que Christ a bien fait, s'il a commis quelque chose de contraire à l'injonction de la Loi; car nous ne devons pas tenter d'atténuer notre propre blâme par les péchés des autres.

Mais le Christ relie ici deux clauses. Dans le premier, il s'adresse aux consciences de ses ennemis, et, comme ils se vantaient fièrement d'être les défenseurs de la loi, il leur arrache ce masque; car il leur apporte ce reproche, qu'ils se permettent de violer la loi aussi souvent qu'ils veulent, et, par conséquent, qu'ils ne se soucient pas de la loi. Ensuite, il en vient à la question elle-même, comme nous le verrons plus tard; afin que la défense soit satisfaisante et complète dans toutes ses parties. Par conséquent, le montant de cette clause est qu'aucun zèle pour la loi n'existe chez ses détracteurs. C'est pourquoi le Christ en déduit que quelque chose d'autre a excité les Juifs à une si grande rage, lorsqu'ils cherchent à le faire mourir. De cette manière, nous devons tirer les méchants de leurs dissimulations, chaque fois qu'ils combattent Dieu et la saine doctrine, et prétendent le faire par des motifs pieux.

Ceux qui, de nos jours, sont les plus féroces ennemis de l'Évangile et les plus acharnés défenseurs du papisme, n'ont rien de plus plausible à insister en leur faveur que d'être excités par l'ardeur du zèle. Mais si leur vie est examinée de près, ils sont tous remplis de crimes vils et se moquent ouvertement de Dieu. Qui ne sait pas que la cour du Pape est remplie d’épicuriens? (187) Et quant aux évêques et aux abbés, ont-ils autant de modestie que de cacher leur bassesse, pour qu'on puisse y observer quelque apparence de religion? Encore une fois, quant aux moines et autres bagarreurs, ne sont-ils pas abandonnés à toute méchanceté, à l'impureté, à la convoitise et à toutes sortes de crimes choquants, de sorte que leur vie crie à haute voix qu'ils ont complètement oublié Dieu? Et maintenant qu'ils n'ont pas honte de se vanter de leur zèle pour Dieu et l'Église, ne devons-nous pas les réprimer par cette réponse du Christ?

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