7. Celui qui est sans péché parmi vous. Il a dit cela selon la coutume de la loi; car Dieu a ordonné que les témoins fassent de leurs propres mains mettre à mort les malfaiteurs, selon la sentence qui leur avait été prononcée; qu'une plus grande prudence pourrait être utilisée lors du témoignage, (Deutéronome 17:7.) Nombreux sont ceux qui se précipitent pour accabler leur frère par parjure, car ils ne pensent pas mortellement blessé par leur langue. Et cet argument même avait du poids avec ces calomniateurs, aussi désespérés soient-ils; car à peine les aperçoivent-ils, qu'ils abandonnent ces féroces passions dont ils étaient enflés en arrivant. Pourtant, il y a cette différence entre l'injonction de la loi et les paroles de Christ, que dans la loi Dieu leur a simplement enjoint de ne pas condamner un homme avec la langue, à moins qu'ils n'aient été autorisés à le mettre à mort de leurs propres mains; mais ici le Christ exige des témoins une innocence parfaite, de sorte qu'aucun homme ne doive accuser un autre de crime, à moins qu'il ne soit pur et exempt de toute faute. Or ce qu'il a dit, à ce moment-là, à quelques personnes, nous devons le considérer comme dit à tous, que quiconque en accuse un autre doit s'imposer une loi d'innocence; sinon, nous ne poursuivons pas de mauvaises actions, mais nous sommes plutôt hostiles aux personnes des hommes.

De cette manière, cependant, le Christ semble retirer du monde toutes les décisions judiciaires, de sorte qu'aucun homme n'osera dire qu'il a le droit de punir les crimes. Car trouvera-t-on un juge unique, qui n'a pas conscience d'avoir quelque chose qui ne va pas? Doit-on produire un seul témoin qui n’est pas responsable d’une faute? Il semble donc interdire à tous les témoins de témoigner en public et à tous les juges d'occuper le siège du jugement. Je réponds: ce n'est pas une interdiction absolue et illimitée, par laquelle le Christ interdit aux pécheurs de faire leur devoir en corrigeant les péchés des autres; mais par ce mot il ne réprouve que les hypocrites, qui se flattent légèrement eux-mêmes et leurs vices, mais sont excessivement sévères, et agissent même comme des criminels, en censurant les autres. Nul ne sera donc empêché par ses propres péchés de corriger les péchés d'autrui, et même de les punir, quand cela peut être jugé nécessaire, pourvu que, en lui-même et chez les autres, il déteste ce qui doit être condamné; et en plus de tout cela, tout homme doit commencer par interroger sa propre conscience, et agir à la fois comme témoin et comme juge contre lui-même, avant d'en venir aux autres. De cette manière, nous ferons, sans haïr les hommes, la guerre avec les péchés.

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