Il ajoute ici qu'il ne doit pas paraître étrange que les prophètes se taisent alors qu'ils auraient dû crier fort, parce qu'ils étaient eux-mêmes coupables: et d'où peut venir la liberté de parole sauf d'une bonne conscience? Les hypocrites, qui se livrent, sont en effet souvent sévères contre les autres, et même plus que nécessaire; mais personne ne peut oser honnêtement crier contre la méchanceté, sinon celui qui est innocent. Car celui qui condamne les autres semble faire une loi pour lui-même, selon ce qu'un écrivain païen a dit, (Cicéron in Salustium.) Alors le Prophète montre ici nous pourquoi les prophètes n'étaient pas seulement oisifs, mais étaient même comme des stocks et des pierres; car en parlant contre la méchanceté, il leur fallait d'abord se corriger; car leurs vies étaient complètement dissolues. Comme ils étaient alors parmi tous les plus méchants, ils ne pouvaient pas crier hardiment contre les autres; et c'est pourquoi le Prophète les condamne, parce que leur propre impiété les a empêchés d'accomplir leur propre devoir.

Il est, en effet, possible pour quelqu'un de vivre sobrement, honnêtement et justement, et pourtant de connaitre la méchanceté des autres; mais le Prophète ici condamne les prophètes et les prêtres à deux titres: - pour être muets, et pour ne pas entreprendre la cause de Dieu lorsqu'ils ont vu la terre souillée de toutes sortes de souillures; et il montre alors la source de ce mal, c'est-à-dire la cause pour laquelle ils étaient oisifs et totalement indifférents, et c'était parce qu'ils n'osaient pas dire un mot contre ces crimes dont ils étaient eux-mêmes coupables, oui, avec lequel ils étaient plus chargés que même les gens ordinaires. Nous percevons maintenant l'objet du Prophète en disant que les prêtres et les prophètes avaient a agi impie; (90) c'était pour montrer que leur mépris de Dieu, pour lequel ils étaient notoires, ainsi que leur méchanceté, avaient privé de tout pouvoir et liberté d'agir.

Il est ajouté, Même chez moi, j'ai trouvé leur méchanceté Il renforce ce qu'il avait dit de leur impiété; car ils n'étaient pas seulement infâmes et méchants dans la vie commune, quant aux devoirs de la deuxième table; mais ils ont aussi corrompu tout le service de Dieu, et les vrais prophètes ont été ridiculisés par eux. Car quelle était la méchanceté des prêtres dans le Temple, si ce n’est qu’ils pratiquaient une sorte de marchandise sous le couvert de la prêtrise? puis les prophètes ont vicié et adultéré l’adoration de Dieu; et qu'est-ce que la religion pour eux, sinon les moyens du sale lucre ou du gain? Ainsi, lorsque les prophètes ont ainsi foulé aux pieds le service de Dieu, corrompu et perverti la Loi pour gagner ou acquérir du pouvoir, leur impiété ne se voyait pas seulement dans les habitudes de la vie quotidienne, mais aussi dans le Temple même de Dieu, c'est-à-dire en ce qui concerne l'office sacerdotal.

Maintenant, puisque ceci est vrai pour ce qui s'est passé sous la Loi, il n'est pas étonnant qu'un tel exemple basique soit vu de nos jours. Et de là aussi est découverte la folie des papistes, qui pensent qu'ils éludent ingénieusement toute objection quant aux crimes du pape et de son clergé dégoûtant, en disant que le pape peut en effet être méchant, comme presque tous l'ont été, et qu'on peut dire la même chose de leurs évêques en onglet; mais que le Pape, en tant que Pape, ne peut pas se tromper, et que les évêques, en tant qu'évêques, c'est-à-dire dans leur gouvernement et leur fonction, sont gouvernés par le Saint-Esprit, parce qu'ils représentent l'Église. Mais sont-ils meilleurs que ces anciens prêtres, que Dieu lui-même avait expressément désignés et auxquels il a ordonné que l'obéissance soit rendue par tout le peuple? Mais le Prophète ne dit pas seulement ici qu'ils étaient méchants, qu'ils ont agi impies et méchamment envers leurs voisins, qu'ils ont commis des pillages et des vols, qu'ils ont été livrés à la violence et à la rapacité, qu'ils se sont abandonnés à l'adultère et à tout autre crime; mais il dit aussi que leur méchanceté se trouvait dans le Temple même, c'est-à-dire dans l'office très sacré lui-même; car non seulement leur vie était mauvaise, mais ils corrompaient aussi impies et perfidement la doctrine de Dieu et subvertissaient son culte.

Car le prophète et le sacrificateur l'ont souillé; aussi dans ma maison j'ai trouvé leur méchanceté, dit Jéhovah.

La «maison» de Dieu est ici mise en contraste avec la terre ou le pays; et dans Jérémie 23:15, il est expressément dit que de Jérusalem la pollution s'était répandue dans tout le pays. L'idolâtrie est évidemment ce que l'on entend tout au long de ce passage, du verset 9 à 15 (Jérémie 23:9). Calvin quant à ce verbe a suivi la version syriaque. - Ed .

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