Ici, le Prophète entre dans un nouveau discours: il raconte ce que Dieu lui avait confié, et mentionne le temps, même sous le règne de Josias. Il est en effet bien connu que la terre était alors nettoyée des superstitions; car ce roi pieux s'efforçait de restaurer le vrai culte de Dieu et d'éliminer toute la saleté et les souillures par lesquelles le temple et toute la religion avaient été corrompus. Il s'exerça vigoureusement, et sans doute il y eut une meilleure apparence de religion dans tout le pays; mais nous verrons qu'une grande partie du peuple était sous l'influence de l'hypocrisie et de la tromperie, comme c'est habituellement le cas lorsque les dirigeants cherchent à soutenir le culte pur de Dieu et à le libérer de toute corruption; car il y a beaucoup d'hypocrites, qui pour un temps se dissimulent, tandis que la même antipathie envers Dieu demeure. Telle était alors la condition du peuple.

Et cela doit être soigneusement observé; car Jérémie aurait pu paraître avoir traité un peu trop brutalement et rigoureusement sa propre nation, comme la réforme était dans la bouche de tous, d'après ce que nous trouvons être le cas de beaucoup maintenant, qui, ayant quitté les superstitions de la papauté, semblaient d'abord embrasser les doctrines de l'Évangile, mais tous souhaitent maintenant se contenter de toute sorte de réforme; en même temps, ils secouent le joug du Christ et ne peuvent se soumettre à aucune discipline: en un mot, leur but est de renverser tout ordre; et pourtant ils prétendent hardiment être les avocats de la réforme, chaque fois que leur impiété est réprimée. C'était sans doute le combat que Jérémie devait poursuivre, le même que celui par lequel le Seigneur éprouve ses serviteurs aujourd'hui. Il dit donc qu'il a reçu cette commission aux jours de Josias, c'est-à-dire lorsque ce roi travaillait pour établir le culte pur de Dieu, et personne osé s'opposer; car nous constatons que Dieu était alors adoré par tout le peuple sans aucune corruption extérieure.

Mais que contient cette commission? As-tu vu, dit-il, ce qu'Israël apostat a fait? Dieu compare ici les dix tribus avec la tribu de Juda, avec laquelle était unie, comme on le sait, la demi-tribu de Benjamin: il compare ensuite Israël à la tribu de Juda: tu ne vois pas ce qu'Israël rebelle a fait? Mais il introduit le royaume d'Israël, ainsi que le royaume de Juda, sous le caractère de femmes; car Dieu, tel qu'il est déjà apparu, se représente comme le mari de son peuple. Il dit ensuite qu'il avait deux femmes, même Israël et Juda. Dieu s'était en effet épousé la semence entière d'Abraham par un seul contrat; mais Jérémie parle ici d'une manière populaire. Bien que les Israélites se soient éloignés de Dieu, il ne les avait pas entièrement rejetés. Le royaume d'Israël était alors devenu adultère; mais Dieu a enduré pour un temps ce péché, de sorte que l'alliance, en partie, est restée. Pour cette raison, il reconnaît comme ses épouses Israël et Juda. C'est pourquoi il dit: «N'as-tu pas vu ce qu'Israël séparé a fait?» Le mot משבה , m e sh i be, est dérivé de שוב, shub, qui signifie, à la fois pour revenir et partir; et Jérôme partout le rend aversatrix, celui qui se détourne, ou est séparé. (77) Mais certains le rendent "rebelle"; on pourrait dire plus correctement en français, débauchée Elle est allée, dit-il, sur chaque haute colline, et sous chaque arbre ombragé, et là a joué la prostituée En bref, Dieu se plaint que les dix tribus avaient violé le lien sacré du mariage, quand elles se sont prostituées aux idoles, même sur toutes les hautes collines et sous tous les arbres ombragés: car comme Je l'ai déjà dit, ils ont choisi ces lieux comme s'il y avait une certaine sainteté à la fois sur les montagnes et à l'ombre des arbres.

As-tu vu ce qu'elle a fait, les apostats d'Israël?

Ou, peut-on le rendre, «Israël rétrograde», bien que le mot soit déficient, n'ayant aucune terminaison féminine. - Ed .

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