19. Et Joshua a dit au peuple, etc Ici, Joshua semble agir de manière complètement absurde écrasant le zèle prompt et alerte du peuple, en suggérant un motif d'alarme. Car à quelle fin insiste-t-il pour qu'ils ne puissent pas servir le Seigneur, à moins que ce ne soit pour les amener, du sentiment de leur totale impuissance, à se livrer au désespoir, et donc nécessairement à s'éloigner de la crainte de Dieu. Il fallait cependant employer ce rude mode d'obtention, pour éveiller un peuple paresseux, rendu plus léthargique par la sécurité. Et on voit que l'expédient n'a pas manqué d'obtenir, au moins, un succès momentané. Car ils ne se découragent ni ne deviennent plus paresseux, mais, surmontant l'obstacle, répondent intrépidement qu'ils seront constants dans l'accomplissement du devoir.

Bref, Josué ne les dissuade pas de servir Dieu, mais explique seulement à quel point ils sont réfractaires et désobéissants, afin qu'ils puissent apprendre à changer de tempérament. Ainsi Moïse, dans sa chanson, (Deutéronome 32) quand il semble divorcer entre Dieu et le peuple, ne fait rien d'autre que les piquer et les aiguiser, afin qu'ils hâtent changer pour le mieux. Joshua, en effet, fait valoir absolument de la nature de Dieu; mais ce qu'il vise spécialement, c'est le comportement pervers et l'obstination sauvage du peuple. Il déclare que Jéhovah est un Dieu saint et jaloux. Cela ne devrait certainement en aucun cas empêcher les hommes de l'adorer; mais il en résulte que des méprisants impurs, méchants et profanes, qui n'ont pas de religion, provoquent sa colère et ne peuvent avoir aucun rapport avec lui, car ils le sentiront implacable. Et quand on dit qu'il n'épargnera pas leur méchanceté, aucune règle générale n'est posée, mais le discours est dirigé, comme souvent ailleurs, contre leur humeur désobéissante. Il ne se réfère pas aux fautes en général, ni aux fautes spéciales, mais se limite à un déni flagrant de Dieu, comme le montre le verset suivant. Les gens, en conséquence, répondent plus facilement, (202) qu'ils serviront le Seigneur.

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