24. Et Joshua, et tout Israël avec lui, etc Achan est conduit sans le camp pour deux raisons; premièrement, qu'elle ne soit pas entachée et polluée par l'exécution, (comme Dieu a toujours exigé qu'il reste une trace d'humanité, même dans l'infliction de punitions légitimes,) et deuxièmement, qu'aucune souillure ne puisse rester parmi le peuple. Il était d'usage d'infliger des châtiments sans le camp, afin que les gens aient une plus grande horreur à l'effusion de sang: mais maintenant, un membre pourri est coupé du corps, et le camp est purifié de la pollution. On voit que l'exemple est devenu mémorable, car il a donné son nom au spot.

Si quelqu'un est dérangé et offensé par la sévérité du châtiment, il doit toujours être ramené à ce point, que bien que notre raison ne soit pas d'accord avec les jugements de Dieu, nous devons vérifier notre présomption par le frein d'une pudeur pudique et sobre, et ne pas désapprouver ce qui ne nous plaît pas. Il semble dur, non, barbare et inhumain, que de jeunes enfants, sans faute, soient précipités vers une exécution cruelle, pour être lapidés et brûlés. Que les animaux muets soient traités de la même manière n'est pas si étrange, car ils ont été créés pour le bien des hommes et suivent donc à juste titre le sort de leurs propriétaires. Tout ce qu'Acan possédait donc périt avec lui comme accessoire, mais il semble encore une cruelle vengeance de lapider et de brûler des enfants pour le crime de leur père; et ici Dieu inflige publiquement des châtiments aux enfants pour le bien de leurs parents, contrairement à ce qu'il déclare par Ezéchiel. Mais comment se fait-il qu'il ne détruit personne qui est innocent, et rend visite aux péchés des pères sur les enfants, je l'ai brièvement expliqué en parlant de la destruction commune de la ville de Jéricho et du massacre de tous âges. Les nourrissons et les enfants qui ont alors péri par l'épée, nous pleurons aussi indignement tué, car ils n'avaient aucune faute apparente; mais si nous considérons à quel point la connaissance divine pénètre beaucoup plus profondément que l'intellect humain ne peut le faire, nous accepterons plutôt son décret, plutôt que de nous précipiter dans un précipice en cédant la place à la présomption et à l'orgueil extravagant. Ce n'est certainement pas par haine téméraire que les fils d'Acan ont été impitoyablement tués. Non seulement ils étaient les créatures de la main de Dieu, mais la circoncision, symbole infaillible de l’adoption, était gravée sur leur chair; et pourtant il les condamne à mort. Que nous reste-t-il ici, sinon reconnaître notre faiblesse et se soumettre à son incompréhensible conseil? Il se peut que la mort leur ait prouvé un médicament; mais s'ils étaient réprouvés, la condamnation ne pouvait être prématurée. (74)

On peut ajouter que la vie que Dieu a donnée, il peut la retirer aussi souvent qu'il lui plaît, pas plus par maladie que par tout autre mode. Une bête sauvage saisit un enfant et le met en pièces; un serpent en détruit un autre par sa morsure venimeuse; l'un tombe dans l'eau, un autre dans le feu, un troisième est recouvert par une nourrice, un quatrième est écrasé par une pierre qui tombe; non, certains ne sont même pas autorisés à ouvrir les yeux sur la lumière. Il est certain qu'aucune de toutes ces morts ne survient sauf par la volonté de Dieu. Mais qui prétendra remettre en cause sa procédure à cet égard? Quelqu'un était-il assez fou pour le faire, à quoi cela servirait-il? Nous devons affirmer, en effet, qu'aucun ne périt par son ordre, sauf ceux qu'il avait condamnés à mort. De l’énumération des bœufs, des ânes et des moutons d’Achan, nous déduisons qu’il était suffisamment riche et que ce n’était donc pas la pauvreté qui l’avait poussé à commettre le crime. Il faut donc considérer comme une preuve de son insatiable cupidité, qu'il convoite les objets volés, non pour l'usage mais pour le luxe.

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