Ce récit est actuellement omis par Luc, parce qu'il l'avait expliqué à une occasion antérieure; et pour ma part, comme je ne veux pas agacer mes lecteurs en écrivant deux fois la même chose, je traiterai ce passage avec plus de brièveté (354) Les évangélistes racontent que Jean a été saisi, car il avait ouvertement condamné Hérode pour avoir emporté Herodias, et pour son mariage incestueux avec elle. Josèphe attribue une raison différente, à savoir qu'Hérode, redoutant pour son propre compte un changement de situation, regarda Jean avec suspicion, (Ant. 18. 5: 2;) et il est possible que ce soit le prétexte sur lequel le le tyran a excusé son crime, ou qu'un tel rapport aurait pu être en circulation; car il arrive fréquemment que divers motifs soient assignés à la violence et à la cruauté injustes. Le vrai état du fait, cependant, est souligné par les évangélistes: Hérode a été offensé contre le saint homme, parce qu'il avait été réprimandé par lui.

Josèphe se trompe en supposant qu'Hérodias a été enlevé, non de son frère Philippe, mais d'Hérode, roi de Chalcis, son oncle, (Ant.18: 5: 4.) Car non seulement le crime était encore récent lorsque les évangélistes ont écrit , mais il a été commis aux yeux de tous. Ce qui est déclaré ailleurs par Josèphe, (Ant.18: 4: 6,) que Philippe était une personne aux dispositions aimables, a encouragé Hérode, je n'en doute pas, à s'attendre à ce qu'un outrage commis sur un homme doux, doux et pacifique, passerait impunément. Une autre hypothèse probable peut être mentionnée. Il y a plus de raisons de supposer qu'Hérodias était mariée à son oncle Philip qu'à son grand-oncle, le frère de son grand-père, qui devait être à ce moment-là dans la décrépitude de la vieillesse. Or Hérode Antipas (qui est mentionné ici) et Philippe n'étaient pas frères de la même mère; car Hérode était le fils de Marthaca, troisième épouse d'Hérode le Grand, et Philippe était le fils de Cléopâtre. (355)

Pour revenir aux évangélistes, ils nous disent que Jean a été jeté en prison, parce qu’il avait réprimandé le crime d’Hérode avec une plus grande liberté que la férocité du tyran ne pouvait supporter. Le caractère atroce de l'acte était en lui-même suffisamment détestable et infâme; car non seulement il gardait dans sa propre maison la femme d’un autre homme qu’il avait arraché au mariage légal, mais la personne à qui il avait commis cet outrage était son propre frère. Quand, en plus de cela, il est librement réprimandé par Jean, Hérode a des raisons de craindre que la sédition éclate soudainement. Son désir ne lui permettait pas de corriger sa faute; mais ayant emprisonné le prophète de Dieu, il se promet le repos et la liberté. (356)

L'ignorance de l'histoire a conduit de nombreuses personnes dans un débat infructueux; «Ai-je le droit d'épouser la femme qui était autrefois mariée à mon frère?» Bien que la modestie de la nature recule devant un tel mariage, (357) pourtant John condamne le viol encore plus que l'inceste; car c'était par violence ou par stratagème (358) qu'Hérode avait privé son frère de sa femme légitime: sinon il aurait été moins licite pour lui de se marier sa nièce que d'épouser la veuve de son frère. Il ne fait aucun doute qu’un crime aussi flagrant a été universellement blâmé. Mais d'autres ont chargé Hérode de leurs malédictions en son absence. Jean seul vient en sa présence et le réprimande hardiment en face, si par quelque moyen il peut être amené à la repentance. C'est pourquoi nous apprenons avec quelle force inébranlable les serviteurs de Dieu doivent être armés lorsqu'ils ont affaire à des princes; car dans presque chaque cour, l'hypocrisie et la flatterie servile prévalent; et les oreilles des princes, habituées à ce langage doux, ne tolèrent aucune voix qui réprouve leurs vices avec quelque sévérité. Mais comme un prophète de Dieu ne doit pas négliger un crime aussi choquant, Jean s'avance, bien qu'il soit un conseiller désagréable et importun, et, plutôt que de manquer à son devoir, scrupule de ne pas encourir le froncement de sourcils du tyran, même s'il connaissait Hérode. être si fortement tenu par les pièges de la prostituée, qu'il pouvait à peine être éloigné de son but.

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