5. Et même s'il souhaitait le mettre à mort. Il y a une apparence de contradiction entre les mots de Matthew et Marque: pour le premier dit qu'Hérode était désireux de commettre ce meurtre choquant, mais était retenu par la peur du peuple; tandis que ce dernier accuse seul Hérodias de cette cruauté. Mais la difficulté est bientôt levée. Au début, Hérode n'aurait pas voulu, si une nécessité plus forte ne l'avait contraint à le faire à contrecœur, à mettre à mort le saint homme; parce qu'il le considérait avec révérence, et, en effet, était empêché par des scrupules religieux de pratiquer une cruauté aussi atroce contre un prophète de Dieu; et qu'il a ensuite secoué cette crainte de Dieu, par suite de l'urgence incessante d'Hérodias; mais qu'ensuite, exaspéré par ce démon il aspirait à la mort du saint homme, il fut retenu par une nouvelle contrainte, parce qu'il redoutait pour son propre compte une agitation populaire. Et ici, nous devons prêter attention aux paroles de Marc, Hérodias le guettait; (359) ce qui implique que, comme Hérode n'était pas suffisamment disposé à commettre le meurtre, elle a tenté de le gagner par des ruses indirectes, ou travaillé pour trouver une méthode secrète de mettre à mort le saint homme. Je suis plus disposé à adopter la première opinion, selon laquelle elle employa des stratagèmes pour influencer l'esprit de son mari, mais n'y réussit pas tant que Hérode fut empêché par des remords de conscience de prononcer une condamnation à mort sur le saint homme. Vient ensuite une autre crainte que l'affaire de sa mort excite le peuple à une insurrection. Mais Mark ne regarde que ce qui a empêché Hérode de céder immédiatement aux supplications de la prostituée; car Hérodias aurait souhaité que, dès que Jean serait jeté en prison, il fût exécuté en privé. Hérode, au contraire, a vénéré le saint homme, dans la mesure même de se conformer volontairement à ses conseils: Hérode craignait Jean Maintenant, le la peur qui est ici mentionnée, n'était pas une peur découlant d'une opinion erronée, comme nous redoutez ceux qui ont obtenu une certaine autorité sur nous, bien que nous les considérions indignes de l'honneur. Mais cette peur était un respect volontaire; car Hérode était convaincu qu'il était un saint homme et un serviteur fidèle de Dieu, et n'osait donc pas le mépriser. (360) Et cela mérite notre attention; car si Jean savait par expérience qu'il était, à bien des égards, avantageux pour lui de participer aux bons vœux du tétrarque, (361) mais il n'avait pas peur de l'offenser, alors qu'il ne pouvait trouver d'autre moyen d'obtenir cette faveur qu'en se livrant méchamment à un crime connu et honteux. Il aurait pu en effet protester qu'il ne consultait pas du tout ses intérêts privés et qu'il n'avait d'autre objet en vue que l'avantage public; car il est certain qu'il n'a rien demandé par des motifs d'ambition (362) mais qu'Hérode a cédé à ses saints conseils, qui avaient une référence à l'administration légale de la Royaume. Mais comme il s'aperçoit qu'il n'a pas le droit d'accepter ce genre de compensation, (363) qui lui procurerait de bons offices en trahissant la vérité, il choisit plutôt faire d'un ami un ennemi que d'encourager, par la flatterie ou le silence, un mal qu'il est soumis à la nécessité de réprouver avec sévérité.

Jean a ainsi, par son exemple, fourni une règle incontestable aux enseignants pieux, de ne pas cligner des yeux sur les fautes des princes, afin d'acheter leur faveur à ce prix, quel que soit l'avantage que cette faveur puisse paraître aux intérêts publics. (364) Chez Hérode, en revanche, l'Esprit de Dieu montre, comme dans un miroir, à quelle fréquence il arrive que ceux qui n'adorent pas sincèrement Dieu sont néanmoins disposés, dans une certaine mesure, à obéir à ses commandements, à condition qu'il leur accorde une certaine indulgence ou un abattement. Mais chaque fois qu'ils sont pressés, ils se débarrassent du joug, et éclatent non seulement dans l'obstination, mais dans la rage. Il n'y a donc aucune raison pour que ceux qui se conforment à de nombreux conseils judicieux soient bien satisfaits d'eux-mêmes, jusqu'à ce qu'ils aient appris à céder et à s'abandonner sans réserve à Dieu.

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