Car Hérode s'était emparé de Jean... Voici une digression dans l'histoire, de ce verset jusqu'au treizième, dans laquelle l'évangéliste nous rend compte de la mort du Baptiste, bien qu'il ne nous dise pas précisément quand elle s'est produite. Saint Marc semble en effet l'attribuer comme la cause du retour des Apôtres de leur circuit ; et saint Matthieu et saint Luc le mentionnent comme la raison pour laquelle Jésus s'est retiré avec eux dans le désert de Bethsaïda.

Il est donc probable que Jean ait été mis à mort alors que les apôtres étaient d'abord à l'étranger, peut-être peu de temps avant que Jésus ne devienne le sujet de conversation à la cour : d'où, parce qu'il n'était mort que récemment, le peuple en général, les courtisans, et même Hérode lui-même, cru qu'il était ressuscité, quand ils entendirent la renommée des miracles du Christ. Dans certaines de ses conférences privées avec le roi, le Baptiste avait eu l'audace de lui reprocher son adultère avec Hérodias.

Cette princesse était la petite-fille d'Hérode le Grand, par son fils Aristobule, et avait été autrefois mariée à son oncle, Hérode-Philippe, le fils de son grand-père par Mariamne. Quelque temps après ce mariage, cet Hérode Antipas, tétrarque de Galilée, et fils d'Hérode le Grand par Malthace, venant, sur son chemin de Rome, loger chez son frère, tomba passionnément amoureux d'Hérodias, et à son retour fit lui propose : elle accepta ses adresses, abandonnant son mari, qui n'était qu'un particulier, (Philippe tétrarque d'Iturée, mentionna Luc 3:1 étant une personne différente de ce Philippe), afin de partager avec le tétrarque les honneurs d'une couronne.

En revanche, pour lui faire place, il divorce de sa femme, la fille d'Arétas, roi d'Arabie. Comme Antipas était le fils d'Hérode le Grand, il était le frère d'Hérode-Philippe, le mari d'Hérodias, et l'oncle d'Hérodias elle-même ; c'est pourquoi les deux parties étant coupables d'inceste aussi bien que d'adultère, elles méritaient la réprimande, que le Baptiste leur donna avec un courage devenant hautement le messager de Dieu : car s'il avait connu l'avantage de l'amitié du tétrarque, il n'avait pas peur de déplaire lui quand son devoir l'exigeait.

Hérode avait avec grand plaisir entendu les discours de Jean, et par sa persuasion avait fait beaucoup de bonnes actions ; Marc 6:20mais maintenant qu'il était touché au vif, il lui en voulait à tel point, qu'il mit son moniteur aux fers. Ainsi il arrive quelquefois que ceux qui ne craignent pas Dieu sincèrement, iront jusqu'à un certain point dans l'obéissance à ses commandements, pourvu qu'on leur remette quelque chose par indulgence ; mais quand ils sont plus serrés, secouant le joug, ils deviennent non seulement obstinés mais furieux ; ce qui montre qu'aucun homme n'a de raison de se suffire à lui-même parce qu'il obéit à plusieurs des lois divines, à moins qu'il n'ait appris par la puissance de la grâce divine à se soumettre à Dieu à tous égards et sans exception. Josèphe affirme une autre raison pour l'appréhension de Jean ; à savoir, sa popularité excessive. Voir son Antiq. lib. xviii. c. 5. Macknight et Jortin

Continue après la publicité
Continue après la publicité