21. Rendez donc à César ces choses qui sont à César. Le Christ leur rappelle que, la soumission de leur nation étant attestée par la pièce de monnaie, il ne devrait pas y avoir de débat sur ce sujet; comme s'il avait dit: "Si vous trouvez étrange de rendre hommage, ne le soyez pas sujets de l'Empire romain. Mais l'argent (que les hommes emploient comme gage d'échanges mutuels) atteste que César règne sur vous; de sorte que, par votre propre consentement silencieux, la liberté à laquelle vous revendiquez soit perdue et disparue. La réponse du Christ ne laisse pas la question ouverte, mais contient des instructions complètes sur la question qui avait été proposée. Il établit une distinction claire entre le gouvernement spirituel et le gouvernement civil, afin de nous informer que l'assujettissement extérieur ne nous empêche pas d'avoir en nous une conscience libre aux yeux de Dieu. Car le Christ entendait réfuter l'erreur de ceux qui ne pensaient pas qu'ils seraient le peuple de Dieu, à moins qu'ils ne soient libres de tout joug de l'autorité humaine. De la même manière, Paul insiste vivement sur ce point, qu'ils ne doivent pas moins se considérer comme servant Dieu seul, s'ils obéissent aux lois humaines, s'ils paient tribut, et pliez le cou pour porter d'autres fardeaux, (Romains 13:7.) En bref, le Christ déclare qu'il ne s'agit pas d'une violation de l'autorité de Dieu, ni d'aucun dommage causé à son service, si, en ce qui concerne le gouvernement extérieur, les Juifs obéissent aux Romains.

Il semble aussi jeter un coup d'œil à leur hypocrisie, parce que, tout en permettant négligemment le service de Dieu à être corrompu à bien des égards, et même méchamment privé Dieu de son autorité, ils ont montré un tel zèle ardent pour une question sans importance; comme s'il avait dit: «Vous avez extrêmement peur, de peur que si un tribut soit payé aux Romains, l'honneur de Dieu ne soit violé; mais vous devez plutôt prendre soin de céder à Dieu ce service qu'il exige de vous, et en même temps de rendre aux hommes ce qui leur est dû. Nous pourrions être portés à penser, sans aucun doute, que la distinction ne s'applique pas; car, à proprement parler, lorsque nous accomplissons notre devoir envers les hommes, nous rendons ainsi obéissance à Dieu. Mais le Christ, adaptant son discours aux gens du commun, l'a suffisamment estimé pour faire une distinction entre le royaume spirituel de Dieu, d'une part, et l'ordre politique et la condition de la vie actuelle, d'autre part. Nous devons donc tenir compte de cette distinction, que, bien que le Seigneur souhaite être le seul législateur pour gouverner les âmes, la règle pour l'adorer ne doit pas être recherchée d'une autre source que de sa propre parole, et que nous devons respecter la le culte seul et pur qui y est enjoint; mais que la puissance de l'épée, les lois et les décisions des tribunaux n'empêchent pas l'adoration de Dieu de rester entière parmi nous.

Mais cette doctrine s'étend encore plus loin, que chaque homme, selon sa vocation, doit accomplir le devoir qu'il a envers les hommes; que les enfants doivent volontiers se soumettre à leurs parents et les serviteurs à leurs maîtres; qu'ils doivent être courtois et obligeants les uns envers les autres, selon la loi de la charité, pourvu que Dieu conserve toujours la plus haute autorité, à laquelle tout ce qui peut être dû aux hommes est, comme on dit, subordonné. (63) Le montant est donc que ceux qui détruisent l'ordre politique sont rebelles contre Dieu, et par conséquent, que l'obéissance aux princes et aux magistrats est toujours jointe à l'adoration et la crainte de Dieu; mais que, d'un autre côté, si les princes revendiquent une part quelconque de l'autorité de Dieu, nous ne devons pas leur obéir plus loin qu'on ne peut le faire sans offenser Dieu.

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