55. Et il y avait aussi beaucoup de femmes là-bas. Je considère que cela a été ajouté afin de nous informer que, alors que les disciples avaient fui et étaient dispersés dans toutes les directions, une partie de leur compagnie était encore retenue par le Seigneur comme témoins. Or, bien que l'apôtre Jean ne se soit pas éloigné de la croix, aucune mention n'est faite de lui; mais la louange est accordée à les femmes seules, qui ont accompagné le Christ jusqu'à la mort, parce que leur attachement extraordinaire à leur Maître a été le plus frappant lorsque les hommes ont fui en tremblant. Car ils devaient être dotés d'une force d'attachement extraordinaire, car, s'ils ne pouvaient lui rendre aucun service, ils ne cessaient de le traiter avec révérence, même exposés à la plus basse disgrâce. Et pourtant, nous apprenons de Luc que tous les hommes n'avaient pas fui; car il dit que toutes ses connaissances se tenaient à distance. Mais ce n'est pas sans raison que les évangélistes font l'éloge principal des femmes, car elles méritent la préférence par rapport aux hommes. À mon avis, le contraste implicite suggère une réprimande sévère des apôtres. J'en parle du grand corps; car comme il n'en restait qu'un, les trois évangélistes, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, ne l'ont pas remarqué. Il était au plus haut degré honteux pour les témoins choisis de se retirer de ce spectacle dont dépendait le salut du monde. En conséquence, lorsqu'ils ont ensuite proclamé l'Évangile, ils ont dû emprunter aux femmes la partie principale de l'histoire. Mais si un remède n'avait pas été miraculeusement préparé par la Providence contre un grand mal, ils se seraient privés, et nous avec eux, de la connaissance de la rédemption.

A première vue, on pourrait penser que le témoignage de les femmes ne possède pas une autorité égale; mais si nous considérons dûment par quelle puissance de l'Esprit ils ont été soutenus contre cette tentation, nous constaterons qu'il n'y a aucune raison pour que notre foi vacille, puisqu'elle repose sur Dieu, qui est le véritable auteur de leur témoignage. (292) Observons cependant que cela procède de l'inconcevable bonté de Dieu, que même à nous vienne cet évangile qui parle de l'expiation par laquelle Dieu a été réconcilié avec nous. Car pendant la désertion générale de ceux qui auraient dû courir avant les autres, Dieu en a encouragé quelques-uns, hors du troupeau, qui, se remettant de l'alarme, devraient nous être témoins de cette histoire, sans la croyance de laquelle nous ne pouvons être sauvé. Des les femmes elles-mêmes, nous aurons bientôt une autre occasion de dire quelque chose. À l'heure actuelle, il peut être suffisant de prendre note d'un point, que leur ardeur à l'instruction les a amenés à se retirer de leur pays et à apprendre constamment des lèvres du Christ, et qu'ils n'ont épargné ni travail ni argent, à condition que ils pourraient profiter de sa doctrine salvifique.

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