6. Et le Seigneur a envoyé des serpents de feu. Leur ingratitude a été justement et avantageusement réprimandée par cette punition; car on leur a pratiquement enseigné que ce n’était que grâce aux soins paternels de Dieu qu’ils avaient été auparavant libérés d’innombrables maux, et qu’il possédait de multiples formes de punition, par lesquelles se venger des méchants.

Bien que les déserts soient pleins de nombreux animaux venimeux, il est encore probable que ces serpents se sont soudainement levés et ont été créés dans ce but spécial; comme si Dieu, dans sa détermination à corriger l’orgueil du peuple, devait appeler à devenir de nouveaux ennemis pour les troubler. Car on leur faisait sentir à quel point leur folie était de se rebeller contre Dieu, alors qu'ils n'étaient pas capables de faire face aux serpents. C'était donc un plan admirable pour les humilier, pour amener avec mépris ces serpents sur le terrain contre eux, et ainsi les convaincre de leur faiblesse. Par conséquent, ils confessent tous deux leur culpabilité et reconnaissent qu'il n'y avait pas d'autre recours pour eux que d'obtenir le pardon de Dieu. Ces deux choses, comme nous le savons, sont nécessaires pour apaiser Dieu, premièrement, que le pécheur soit insatisfait de lui-même et auto-condamné; et, deuxièmement, qu'il cherche à se réconcilier avec Dieu. Le peuple semble remplir fidèlement ces deux conditions, quand il reconnaît de lui-même sa culpabilité et recourt humblement à la miséricorde de Dieu. C'est sous l'influence de la terreur qu'ils implorent les prières de Moïse, puisqu'ils se considèrent indignes de faveur, à moins qu'un avocat (patronus) intercède pour eux. Ce serait, en effet, erroné, que ceux qui sont frappés de conscience invitent un intercesseur à se tenir entre eux et Dieu, à moins qu'eux aussi n'unissent leurs propres prières avec les siennes; car rien n'est plus contraire à la foi qu'un tel état d'alarme qui nous empêche de faire appel à Dieu. Pourtant la bonté de Moïse et sa douceur habituelle sont perçues par ceci, qu'il est si facilement disposé à écouter ces méchants; et Dieu aussi, de sa part, montre que la prière d'un juste n'est pas inutile, quand il guérit la blessure qu'il a infligée. (121)

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