23 Levez-vous, Seigneur! pourquoi dors-tu? Ici, les saints désirent que Dieu, ayant pitié d'eux, leur envoie enfin aide et délivrance. Bien que Dieu permette aux saints de plaider avec lui de cette manière bavarde, quand dans leurs prières ils le désirent de se lever ou de se réveiller; pourtant il est nécessaire qu'ils soient pleinement persuadés qu'il veille à leur sécurité et à leur défense. Il faut se garder de la notion d'Épicure, qui se définissait un dieu qui, ayant sa demeure au ciel, (154) ne se réjouissait que de l'oisiveté et du plaisir. Mais comme l'insensibilité de notre nature est si grande, que nous ne comprenons pas aussitôt le soin que Dieu a de nous, les pieux ici demandent qu'il soit heureux de donner la preuve qu'il ne les a ni oubliés ni lent à aider. leur. Nous devons, en effet, croire fermement que Dieu cesse de ne pas nous considérer, bien qu'il semble ne pas le faire; cependant, comme une telle assurance est de la foi, et non de la chair, c'est-à-dire qu'elle ne nous est pas naturelle, (155) les fidèles s'expriment familièrement devant Dieu à ce sentiment contraire, qu'ils conçoivent à partir de l'état des choses tel qu'il se présente à leur vue; et ce faisant, ils déchargent de leurs seins ces affections morbides qui appartiennent à la corruption de notre nature, en conséquence de quoi la foi brille alors dans son caractère pur et natif. Si on objecte, cette prière, que rien de plus saint, est souillée, quand une imagination folle de la chair s'y mêle, j'avoue que c'est vrai; mais en usant de cette liberté, que le Seigneur nous garantit, considérons que, dans sa bonté et sa miséricorde, par lesquelles il nous soutient, il efface cette faute, afin que nos prières n'en soient pas souillées.

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