Après que David ait déchargé ses chagrins et ses ennuis dans le sein de Dieu, il assume maintenant, pour ainsi dire, un nouveau caractère. Et, sans aucun doute, il avait été affligé d'un découragement prolongé d'esprit avant de pouvoir se rétablir et atteindre un degré d'assurance tel qu'il le montre ici; (93) car nous avons déjà vu qu'il avait passé de nombreuses nuits à pleurer continuellement. Maintenant, plus il avait été affligé et fatigué par le long délai de sa délivrance, d'autant plus il se remuait à chanter la victoire. Dirigeant son discours contre ses adversaires, il le représente comme non la moindre partie de ses tentations que des hommes impies aient triomphé de lui et se moquent de lui comme perdu et dans un état désespéré; car nous savons avec quelle insolence leur orgueil et leur cruauté se magnifient contre les enfants de Dieu, quand ils les voient opprimés sous la croix. Et c'est à cela que Satan les émeut, afin de conduire les fidèles au désespoir, quand ils voient leur espérance faire l'objet de moquerie. Ce passage nous enseigne que la grâce de Dieu est la seule lumière de vie pour les pieux; et que, dès qu'il a manifesté quelque signe de sa colère, ils sont non seulement très effrayés, mais aussi, pour ainsi dire, plongés dans les ténèbres de la mort; tandis que, d'un autre côté, dès qu'ils découvrent à nouveau que Dieu est miséricordieux envers eux, ils sont immédiatement ramenés à la vie. David, il faut le remarquer, répète trois fois que ses prières ont été entendues, par lesquelles il témoigne qu'il attribue sa délivrance à Dieu, et se confirme dans cette confiance, qu'il ne s'était pas engagé à Dieu en vain. Et si nous voulons recevoir le moindre fruit de nos prières, nous devons croire que les oreilles de Dieu n’ont pas été fermées contre elles. Par le mot pleurer, (94) il indique non seulement la véhémence et le sérieux, mais aussi laisse entendre qu'il avait été entièrement occupé par le deuil et les lamentations douloureuses. La confiance et la sécurité que David se prend de la faveur de Dieu doivent également être remarquées. À partir de là, on nous apprend qu'il n'y a rien dans le monde entier, quel qu'il soit, et quelle que soit l'opposition qu'il peut nous faire, (95) que nous ne peut pas mépriser, si nous sommes pleinement persuadés que nous sommes aimés de Dieu; et par cela aussi nous comprenons ce que son amour paternel peut faire pour nous. Par l'adverbe soudain, il signifie que lorsqu'il n'y a apparemment aucun moyen de délivrer les fidèles de l'affliction, et que tout semble désespéré ou sans espoir, alors ils sont délivrés par la puissance de Dieu contrairement à toute attente. Lorsque Dieu transforme soudainement la condition affligée des hommes en une condition de joie et de bonheur, il manifeste ainsi plus illustrablement sa puissance et la fait paraître la plus merveilleuse.

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