4. Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête Le psalmiste exprime maintenant sans figure ce qu'il avait dit sous les métaphores du bourbier et du déferlement impétueux des eaux. Persécuté comme il l'était par une si grande multitude d'ennemis, il avait de trop bonnes raisons d'avoir peur de la mort d'innombrables manières. Son langage n’est pas non plus hyperbolique, quand il représente ses ennemis comme plus nombreux que les cheveux de sa tête, car il était mortellement haï et détesté par tout le royaume, c'était la croyance universelle qu'il était un traître vil et méchant à son pays. Plus loin, nous savons par l'histoire sacrée combien étaient nombreuses et puissantes les armées que Saül envoya pour le poursuivre. Il exprime la haine mortelle qu'ils lui portaient, quand il nous dit qu'ils étaient résolument attachés à sa destruction, désireux ardemment de le faire couper par une mort violente; et pourtant il avoue n'avoir rien fait pour mériter une persécution aussi implacable. Le mot hébreu חנם , chinnam, que nous avons rendu, sans cause, et que certains traduisent, pour rien, laisse entendre qu'ils étaient poussés par un fort désir de lui faire du mal, même s'il ne les avait même pas faits le moindre tort, ni la moindre provocation par un mauvais usage de quelque nature que ce soit. Pour cette raison, il applique à ses ennemis l'appellation שקר, sheker, c'est-à-dire menteurs, parce qu'ils n'avaient pas de juste motif de lui faire la guerre, bien qu'ils prétendaient le contraire. Faisons donc, à son exemple, si à tout moment nous sommes soumis à la persécution, étudions pour avoir le soutien découlant du témoignage d'une bonne conscience, et pour pouvoir librement protester devant Dieu, que la haine que nos ennemis chérissent contre nous est totalement sans cause. Cela implique une maîtrise de soi à laquelle il est très difficile pour un homme de s'habituer; mais plus il est difficile, plus ses efforts doivent être ardus pour l'atteindre. Il est purement efféminé de le considérer comme un mal intolérable d'être injustement affligé; et la folie de ceci est très heureusement exposée par cette noble réponse de Socrate à sa femme, qui, ayant un jour déploré, en prison, qu'il avait été condamné à tort, a reçu de lui cette réponse: aurait dû subir la mort pour mes offenses? Plus loin, ajoute David, non seulement il a dû souffrir des torts de la violence, mais aussi supporter beaucoup d'insultes et de mépris, comme s'il avait été reconnu coupable de nombreux crimes; une épreuve qui, pour un esprit ingénu, est plus amère et plus dure à supporter qu'une centaine de morts. Beaucoup se trouvent résolument préparés à affronter la mort, qui ne sont en aucun cas prêts à faire preuve d'une force égale dans l'endurance de la honte. Plus loin, David a non seulement été dépouillé de ses biens par la violence des voleurs, mais il avait également été mutilé en sa personne, comme s'il avait été un voleur et un voleur: Ce que je n'ai pas pris par spoil, puis je l'ai restauré (71) Quand ses ennemis l'ont ainsi pillé et maltraité, ils se sont sans doute vantés d'agir comme les juges d'un homme pervers et méchant; et nous savons qu'ils ont été tenus dans une estimation honorable en tant que juges. Apprenons donc de cet exemple à nous préparer non seulement à supporter patiemment toutes les pertes et tous les troubles, oui, même la mort elle-même; mais aussi honte et reproche, si à tout moment nous sommes chargés d'accusations infondées. Le Christ lui-même, source de toute justice et sainteté, n'a pas été exempté de la calomnie infâme, pourquoi devrions-nous alors être consternés lorsque nous rencontrons une épreuve similaire? Cela peut fortifier nos esprits contre cela quand nous considérons que persévérer fermement dans la pratique de la justice, bien que telle soit la récompense que nous recevons du monde, est le véritable test de notre intégrité.

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