10. Pourquoi les païens devraient-ils dire: Où est leur Dieu? Voici le peuple de Dieu, en exhortant son nom comme plaidoyer au trône de la grâce: faites-le dans un sens différent de celui dans lequel il l'avait exhorté auparavant. Il étend sa compassion envers nous pour l’amour de son propre nom; car, comme il est miséricordieux et aura la bouche fermée, afin que lui seul soit considéré comme juste, il pardonne librement nos péchés. Mais ici, les fidèles le supplient de ne pas permettre que son nom sacré soit exposé aux blasphèmes et aux insultes des méchants. À partir de là, nous apprenons que nous ne prions pas correctement, à moins que le souci de notre propre salut et le zèle pour la gloire de Dieu ne soient inséparablement unis dans notre exercice. De la deuxième clause du verset, la même question peut être soulevée à laquelle nous venons de répondre. Bien que Dieu déclare qu'il exécutera la vengeance sur nos ennemis, nous ne sommes pas justifiés d'avoir soif de vengeance lorsque nous sommes blessés. Souvenons-nous que cette forme de prière n'était pas dictée à tous les hommes sans discernement, afin qu'ils puissent en faire usage chaque fois que leurs propres passions les poussent, mais que, sous la direction et l'instruction du Saint-Esprit, ils pouvaient plaider la cause de la toute l'Église, en commun, contre les méchants. Si nous voulons donc offrir à Dieu une prière comme celle-ci d'une manière juste, en premier lieu, nos esprits doivent être illuminés par la sagesse du Saint-Esprit; et, deuxièmement, notre zèle, qui est souvent corrompu par les affections troubles de la chair, doit être pur et bien réglé; et alors, avec un zèle si pur et si bien trempé, nous pouvons légitimement implorer Dieu de nous montrer, par des exemples évidents, combien précieuse, à ses yeux, est la vie de ses serviteurs dont il vengera le sang. Les fidèles ne doivent pas être compris comme exprimant un désir d'être saturé à la vue de l'effusion de sang humain, (381) comme s'ils en voulaient avidement : ils désirent seulement que Dieu leur accorde une certaine confirmation de leur foi, dans l'exercice de son amour paternel qui se manifeste quand il vengera les torts faits à son propre peuple. (382) Il est plus loin d'être remarqué, que l'appellation, les serviteurs de Dieu, est donnée à ceux qui, néanmoins, ont été justement punis à cause de leurs péchés; car s'il peut nous châtier, il ne nous rejette pas aussitôt, mais au contraire témoigne par là que notre salut est l'objet de ses soins. Encore une fois, nous savons que lorsque la colère de Dieu s'étend sur tout le corps de l'Église, comme le bien et le mal se mêlent en elle, les premiers sont punis en commun avec les seconds, comme Ézéchiel, Jérémie, Daniel, et d'autres, ont été emmenés en captivité. Ils n'étaient pas, il est vrai, totalement irréprochables; mais il est certain qu'une si grande calamité n'a pas été apportée aux Juifs à leur cause. En leur personne, il y avait plutôt présenté un spectacle aux impies, afin qu'ils soient les plus profondément affectés.

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