3 Déterminez la cause des pauvres et des orphelins. On nous enseigne ici brièvement qu'un gouvernement juste et bien réglementé se distinguera par le maintien des droits des pauvres et des affligés. Par la figure synecdoque, une part d'administration équitable est mise pour l'ensemble; car on ne peut douter que les dirigeants sont tenus d'observer la justice envers tous les hommes sans distinction. Mais le prophète, avec beaucoup de convenance, les représente comme désignés pour être les défenseurs des misérables et des opprimés, à la fois parce que ces personnes ont besoin de l'aide des autres, et parce qu'elles ne peuvent l'obtenir que là où les dirigeants sont libres de l'avarice, de l'ambition , et d'autres vices. Le but pour lequel les juges portent l'épée est donc de retenir les méchants et d'empêcher ainsi la violence de régner parmi les hommes, qui sont tellement disposés à devenir désordonnés et scandaleux. A mesure que les hommes gagnent en force, ils deviennent proportionnellement audacieux à opprimer les faibles; et c'est pourquoi les hommes riches ont rarement recours aux magistrats pour obtenir de l'aide, sauf quand ils se disputent entre eux. De ces remarques, il est très évident pourquoi la cause des pauvres et des nécessiteux est ici principalement recommandée aux dirigeants; car ceux qui sont exposés facilement à la cruauté et aux torts des riches n'ont pas moins besoin de l'assistance et de la protection des magistrats que les malades de l'aide du médecin. La vérité était-elle profondément ancrée dans l'esprit des rois et des autres juges, qu'ils sont nommés pour être les gardiens des pauvres, et qu'une partie spéciale de ce devoir consiste à résister aux torts qui leur sont faits et à réprimer tous les injustes? la violence, la justice parfaite deviendraient triomphantes dans le monde entier. Quiconque pense qu'il ne lui est pas insensé de défendre les pauvres, au lieu de se laisser entraîner çà et là par faveur, n'aura de considération que pour ce qui est juste. Nous pouvons apprendre plus loin de ce passage que, bien que les magistrats ne puissent être sollicités pour assistance, ils sont déclarés coupables devant Dieu de négligence, s'ils ne viennent pas, de leur propre chef, secourir ceux qui ont besoin de leur intervention. Quand l'iniquité l'emporte ouvertement, et quand, à cause d'elle, des soupirs et des lamentations sont partout entendus, il est en vain qu'ils prétendent ne pouvoir réparer les torts, à moins que des plaintes ne leur soient adressées. L'oppression pousse un cri suffisamment fort d'elle-même; et si le juge, assis sur une haute tour de guet, semble ne pas en tenir compte, il est ici clairement averti, qu'une telle connivence n'échappera pas impunément.

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