34. Qui a connu la pensée du Seigneur? Il commence ici à tendre en quelque sorte sa main pour contenir l'audace des hommes, de peur qu'ils ne crient contre les jugements de Dieu, et il le fait en énonçant deux raisons: la première est que tous les mortels sont trop aveugle pour considérer la prédestination de Dieu par sa propre compréhension, et raisonner sur une chose inconnue est présomptueux et absurde; l'autre est que nous ne pouvons avoir aucune raison de nous plaindre contre Dieu, puisque aucun mortel ne peut se vanter que Dieu lui est débiteur; mais que, au contraire, tous ont des obligations envers lui pour sa générosité. (375)

Dans cette limite, que chacun se souvienne alors de garder son esprit, de peur d’être emporté au-delà des oracles de Dieu en enquêtant sur la prédestination, puisque nous entendons que l’homme ne peut rien distinguer dans ce cas, pas plus qu’un aveugle dans l’obscurité. Cette mise en garde, cependant, ne doit pas être appliquée de manière à affaiblir la certitude de la foi, qui ne procède pas de la perspicacité de l'esprit humain, mais uniquement de l'illumination de l'Esprit; car Paul lui-même dans un autre endroit, après avoir témoigné que tous les mystères de Dieu dépassent de loin la compréhension de notre esprit, soumet immédiatement que les fidèles comprennent la pensée du Seigneur, parce qu'ils n'ont pas reçu l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui leur a été donnée par Dieu, par qui ils sont instruits quant à sa bonté, qui autrement leur serait incompréhensible.

De même que nous ne pouvons pas par nos propres facultés examiner les secrets de Dieu, nous sommes donc admis dans une certaine et claire connaissance de ceux-ci par la grâce du Saint-Esprit: et si nous devons suivre la direction de l'Esprit, là où il nous laisse , là nous devons nous arrêter et en quelque sorte fixer notre position. Si quelqu'un cherche à en savoir plus que ce que Dieu a révélé, il sera submergé par la luminosité incommensurable d'une lumière inaccessible. Mais nous devons garder à l'esprit la distinction, que j'ai déjà mentionnée, entre le conseil secret de Dieu et sa volonté révélée dans les Écritures; car, bien que toute la doctrine de l'Écriture dépasse dans sa hauteur l'esprit de l'homme, pourtant l'accès à celle-ci n'est pas fermé aux fidèles, qui suivent avec respect et sobriété l'Esprit comme leur guide; mais le cas est différent en ce qui concerne son conseil caché, dont la profondeur et la hauteur ne peuvent être atteintes par aucune enquête.

Qui a pesé l'esprit de Jéhovah,
Et, étant un homme de son conseil, lui a-t-il appris?

«Peser l'esprit», c'est le connaître à fond: le même verbe, תכן, est utilisé dans ce sens dans Proverbes 16:2; Proverbes 24:12. Cela signifie en effet calculer par mesure ou par poids; de sorte qu'il puisse être rendu «mesure» aussi bien que «peser», et si nous adoptons «mesure», il apparaîtra alors que «connaître l'esprit du Seigneur», c'est connaître le étendue de sa compréhension ou de ses connaissances; une idée qui correspond remarquablement au passage. - Éd.

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