Absalom fait chercher Joab. — Le lecteur peu versé dans les cours sera naturellement surpris de voir Joab si zélé pour faire rappeler Absalom d'exil, et de l'observer ensuite si froid et si indifférent à le faire rétablir en faveur de son père. La vérité, c'est que lorsque Joab avait grandement gratifié le roi et s'était fait créditer de lui en ramenant Absalom à Jérusalem, il avait peu de raisons, en tant que ministre, d'être soucieux de le ramener sur la personne du roi et de le rendre pleinement favoriser; car dans ce cas, il pourrait naturellement craindre que l'intérêt d'Absalom pour son père puisse nuire au sien.

L'ambition du jeune homme ne pouvait que mal le supporter, et c'est pourquoi il fit cette démarche extraordinaire pour se remettre d'aplomb avec son père ; une étape, en effet, qui l'a montré déterminé à aller plus loin, plutôt que de tomber en deçà de ses objectifs ambitieux. Celui qui aurait pu mettre le feu au champ de son ami à peine pour être admis au tribunal, aurait peu de scrupule à enflammer son pays (si je puis me permettre l'expression) d'être élevé à une couronne : bien que, peut-être, cette injure à Joab cela aurait pu être un artifice pour empêcher le roi de soupçonner leur combinaison, et le trop grand attachement de Joab à l'intérêt de son fils.

RÉFLEXIONS. — Joab est persuadé d'intercéder auprès de David, et il consent enfin à le recevoir. Absalom est présenté ; le roi, avec une tendresse paternelle, scelle par un baiser sa réconciliation ; et, croyant les professions de son fils réelles, le réintègre dans tous ses anciens honneurs. Noter; (1.) L'affection d'un parent le rend souvent aveugle aux mauvais desseins de ses enfants : il espère volontiers le meilleur, même contre tout espoir. (2.) Combien plus tendre est la réception que le retour prodigue rencontre de son Père céleste, quand par l'Esprit son pardon est scellé !

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