Qui a dit : Pouvez-vous parler grec ? — Saint Paul s'adressant en grec au capitaine en chef le surprit beaucoup, car il le prit pour un imposteur égyptien ; sur lequel il lui dit avec étonnement, « Qu'est - ce donc! pouvez - vous grec? N'êtes - vous pas cet Égyptien, qui il y a quelque temps a fait une perturbation dans ce pays, et, sous prétexte d'être un prophète puissant, emmené dans le désert quatre mille des sicaires?" (σικαριων) une sorte d' assassins, ainsi appelés des poignards ou petites épées tordues qu'ils cachaient sous leurs manteaux : pour le mot latin sica, signifie unépée courte ou petit poignard.

Ces sicaires ou assassins venaient à Jérusalem sous prétexte d'adorer Dieu au temple, mais ils étaient si audacieux qu'ils assassinaient des hommes le jour, au milieu de la ville ; et aux fêtes surtout, quand des multitudes y venaient de toutes parts, ils se mêlaient à la foule, et de leurs poignards privés poignardaient leurs ennemis : et puis, pour cacher leur méchanceté, ils semblaient aussi pleins d'indignation contre les auteurs de tels crimes comme n'importe quel peuple; par ce moyen ils ont continué pendant un certain temps insoupçonné : mais étant employés par le gouverneur Félix pour assassiner Jonathan le grand prêtre, et par conséquent s'échappant en toute impunité pour un crime si notoire, ils sont devenus plus audacieux et insolents, et ont tué un grand nombre à chaque festival ; certains par vengeance privée, mais d'autres comme embauchés.

Et ces massacres qu'ils commettaient, non seulement dans la ville, mais aussi dans le temple lui-même, ne se faisant aucun scrupule de violer ce lieu saint. Quatre mille de ces hommes, dont l' imposteur égyptien dont il est question ici, sont sortis de Jérusalem ; et entrant dans le pays, et ayant élevé sa réputation parmi le peuple, il rassembla une grande multitude, qui s'élevait au moins à trente mille hommes.

Il est probable qu'avant de quitter la ville, il avait si bien concerté les affaires avec quelques amis qu'il laissait derrière lui, qu'il avait l'espoir qu'à son retour, son dessein serait favorisé par un grand nombre de Juifs de Jérusalem, et qu'il ne devrait avoir d'opposition que des Romains. Ayant rassemblé un nombre suffisant, il les fit arrondir hors du désert jusqu'au mont des Oliviers, d'où il avait l'intention de forcer le passage à Jérusalem ; car, lorsqu'il y vint, il promit à ses fidèles égarés qu'ils verraient les murs de la ville s'effondrer sur son ordre.

Cependant, il espérait, par surprise, avoir attaqué et battu les gardes romains, puis conçu pour soumettre le peuple et le gouverner à l'aide de ses associés armés. À son arrivée au mont des Oliviers, Félix sortit soudain sur lui, avec un grand corps de soldats romains, à la fois à cheval et à pied, et les citoyens en général se préparèrent aussi à se défendre contre lui. Cette opposition prompte et générale le surprit tellement, qu'il n'osa pas s'engager ; mais s'enfuit bientôt avec un corps de ses amis les plus fidèles, comme il est d'usage dans de tels cas.

Les soldats romains reçurent l'ordre de s'attaquer à ceux en particulier, négligeant les autres, qui n'étaient qu'une multitude confuse, et qui aussitôt s'enfuirent comme ils purent par des voies différentes. Tous les récits s'accordent pour dire que l'Égyptien lui-même s'est échappé, bien que sa tentative n'ait abouti à rien. Après un examen de ce compte, qui est tiré de Josèphe, &c. le lecteur remarquera la grande précision avec laquelle S.

Luc a représenté Lysias parlant de cette affaire. Les hommes furent conduits dans le désert ; le nom de l'imposteur était inconnu, il ne s'appelait que cet Égyptien : il s'était échappé vivant, et la plupart de ses partisans l'avaient abandonné ; de sorte que le tumulte des Juifs autour de lui n'aurait pas été une circonstance anormale, puisqu'il avait depuis longtemps cessé d'être leur idole.

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