Ver. 8. Et les officiers parleront plus loin , c'est-à-dire « faites cette nouvelle proclamation dans tout le camp ». En conséquence de cette proclamation, lorsque Gédéon fit la guerre contre les Madianites, il n'y avait que dix mille des deux trente mille hommes qui étaient avec lui, qui restèrent pour combattre,Juges 7:3 . La proclamation disait : « Quel homme y a-t-il qui est craintif et sans cœur ?&c. ce que les Juifs comprenaient non seulement à la timidité naturelle, qui est inhérente à certaines constitutions, mais aux terreurs adventices d'une mauvaise conscience : car les anciens n'envoyaient pas, comme c'est l'usage moderne, les plus méchants et les plus indignes dans les guerres ; mais s'ils savaient qu'un homme était un scélérat notoire, ils le chassèrent de l'armée, de peur que son exemple ne décourage et corrompt les autres. Nous pouvons remarquer à partir de ce passage, que bien que les Israélites aient eu la promesse d'une intervention particulière de la Providence en leur faveur, ils sont néanmoins toujours tenus d'utiliser les moyens humains les plus appropriés pour atteindre leur fin.

Un savant auteur observe de Maïmonide que, bien que les lâches fussent congédiés avant un engagement, ils n'étaient pas excusés de tout service ; Voir Schickard comme ci-dessus. C'est une maxime généralement reçue parmi les militaires, que les lâches font un double mal à une armée ; c'est-à-dire par le mauvais exemple qu'ils donnent et par le désordre qu'ils occasionnent. C'est pourquoi nous lisons dans l'histoire prophane de quelques généraux éminents qui ont utilisé le même expédient avant la bataille pour s'en débarrasser. Ainsi Polyaenus Stratagème. (lib. 3 : cap. 19.) nous dit qu'Iphicrate eut recours avec succès à ce stratagème, avant d'entrer en action. Voyant certains de ses hommes échouer de peur, il ordonna de faire proclamer que, comme il était sur le point de s'engager, celui qui avait laissé quelque chose pouvait rentrer chez lui et revenir après s'être bien équipé. Nous lisons la même chose d'Alexandre, de Scipion et de plusieurs autres ; et Lucan a mis dans la bouche de Caton un beau discours à ses soldats dans le même but, que le lecteur trouvera dans la Pharsale, lib. 9 : v. 379, &c.

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