Les Égyptiens détesteront boire l'eau du fleuve. Il y a quelques puits en Égypte ; mais leurs eaux ne sont pas bues, étant désagréables et malsaines : l'eau du Nil est ce dont ils se servent universellement dans ce pays ; être considéré comme extraordinairement sain, et en même temps extrêmement délicieux ; "si délicieux", dit l'abbé Mascrier, dans ses lettres, ( Lévitique 1 : p. 15, 16.) "qu'on ne voudrait pas que la chaleur du pays fût moindre, ni délivrée de la sensation de soif. Les Turcs la trouvent si exquise, qu'ils s'excitent à la boire en mangeant du sel.C'est un dicton commun parmi eux, que si Mahomet en avait bu, il aurait supplié Dieu de ne pas le laisser mourir, afin qu'il l'eût toujours fait. Ils ajoutent que quiconque en a bu une fois, doit en boire une seconde fois. C'est ce que m'ont dit les gens du pays, quand ils m'ont vu revenir après dix ans d'absence.

Quand les Égyptiens entreprennent le pèlerinage de la Mecque, ou sortent de leur pays pour un autre motif, ils ne parlent que du plaisir qu'ils trouveront à leur retour à boire l'eau du Nil. Rien dans leur estime n'est comparable à cette satisfaction : elle surpasse celle de revoir leurs parents et leurs familles. Agréablement à cela, tous ceux qui ont goûté à cette eau, admettent qu'ils n'en ont jamais rencontré pareille dans aucun autre endroit. En vérité, quand on en boit pour la première fois, il semble que ce soit de l'eau préparée par l'art :il a quelque chose en lui d'inexprimablement agréable et agréable ; et il faudrait peut-être lui donner le même rang parmi les eaux que la Champagne parmi les vins. Je dois avouer, cependant, qu'il a, à mon goût, trop de douceur : mais sa qualité la plus précieuse est, qu'il est merveilleusement salutaire. Buvez-le dans les quantités que vous voulez, cela ne vous incommode jamais le moins du monde. C'est si vrai, qu'il n'est pas rare de voir quelques personnes en boire trois seaux par jour, sans y trouver le moindre inconvénient.

Quand je donne ces éloges, il est juste de remarquer que je ne parle que de celle du Nil, qui, en effet, est la seule eau qui soit potable. L'eau de puits est détestable et malsaine : les fontaines sont si rares, qu'elles sont une sorte de prodige ; et quant à l'eau de pluie, il serait vain d'essayer de la préserver, puisque presque aucune chute en Egypte. » Peut-être y a-t-il quelques embellissements d'un Français dans ce récit très remarquable : le fait, cependant, en général, est indubitable; et par conséquent, une personne qui n'a jamais entendu parler de cette délicatesse de l'eau du Nil, et des grandes quantités qui en sont bues à cause de cela, trouvera, nous présumons, une énergie dans les mots du texte , qu'il n'avait jamais observé auparavant.Les Égyptiens détesteront boire les eaux du fleuve. Ils détesteront boire de cette eau, qu'ils préféraient autrefois à toutes les eaux de l'univers : détesteront boire de celle qu'ils avaient l'habitude de désirer ardemment ; et choisiront plutôt de boire de l' eau de puits, qui est, dans leur pays, si détestable.

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