Considérez-vous, etc. — Les premières lamentations pour les morts n'ont consisté qu'en des explosions soudaines de douleur insoutenable, comme celle de David au sujet de son fils Absalom, 2 Samuel 19:4 . Mais, comme les hommes se sont raffinés, il n'a pas été jugé suffisant pour que la relation survivante évacue ses douleurs dans ces expressions naturelles et naïves de malheur ; mais, insatisfait du langage authentique des soupirs et des larmes, il s'efforça non seulement d'exprimer son chagrin par des termes de chagrin, mais se joignit également à d'autres comme partenaires de son chagrin et s'efforça d'extorquer des larmes à la foule environnante. Cela a été pratiqué par David dans sa lamentation pour Abner, 2 Samuel 3:32 .

Cette ostentation de douleur a donné lieu à la coutume d'engager des personnes pour pleurer aux funérailles, que les Phrygiens et les Grecs ont empruntée aux Hébreux. Les femmes étaient généralement employées à ces occasions, soit parce que c'était un emploi plus convenable à la douceur d'un esprit féminin, soit parce que, les passions plus tendres étant prédominantes dans ce sexe, elles réussissaient mieux dans leurs rôles ; et il ne manquait jamais d'artistes bien instruits dans la discipline du deuil, et prêts à louer leurs lamentations et leurs larmes en cas d'urgence. C'est la principale excellence des autres arts d'imiter la nature ; on l'estimait également ainsi en cela. Leurs chants funèbres étaient donc composés à l'imitation de ceux qui avaient été répandus par une douleur véritable et sincère.

Leurs phrases étaient courtes, querelleuses, pathétiques, simples et sans fioritures ; quelque peu laborieux en effet, parce qu'ils étaient composés en mètre, et pour être chantés au calumet, comme nous l'apprennent Matthieu 9:23 et Homère, où, parlant des funérailles d'Hector, il dit :

Un chœur mélancolique assiste autour, Avec des soupirs plaintifs, et le son solennel de la musique : Ils chantent alternativement, coulent alternativement les larmes obéissantes, mélodieuses dans leur malheur. Voir ILIADE DU PAPE, Livre 24. ver. 900 et la Remarque.
Saint Jérôme nous dit que jusqu'à son époque cette coutume persista en Judée ; que les femmes aux funérailles, aux cheveux ébouriffés et aux seins nus, s'efforçaient d'une voix modulée d'unir d'autres en lamentation avec elles. On retrouve plusieurs traces de cette coutume chez les prophètes, qui livraient fréquemment leurs prédictions de calamités prochaines, non sans une singulière élégance, sous la forme de chants funèbres.

Le poème dont nous sommes saisis, de ce verset au 22e, est à la fois une illustration et une confirmation de ce qui a été livré sur ce sujet, et digne d'une lecture fréquente du lecteur, en raison de son pathétique touchant, de ses sentiments moraux et de ses belles images ; en particulier au verset 21, où la mort est décrite dans une prosopopée aussi animée qu'on peut la concevoir. Voir la 22e préélection de Lowth et Calmet.

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