Tu te dresseras devant la tête chenue. L'équité et l'excellence de cette loi doivent frapper chaque personne qui l'entend, et donner une haute idée de la sagesse et de la bonté du législateur juif. C'est, en effet, l'un des commandements les plus clairs de la nature de révérer nos supérieurs en âge ; et nous trouvons à peine des nations civilisées qui n'ont pas imposé ce diktat. Parmi les Égyptiens, il était enjoint que leurs jeunes gens, lorsqu'ils rencontraient un aîné, se détournât pour lui donner le chemin, et se levâtssent à son approche.

Les Lacédémoniens enjoignirent que les vieillards fussent honorés comme parents : et Platon remarque finement (pour un philosophe païen) que les jeunes gens devaient se glorifier d'abord d'obéir aux lois ; car c'est la même chose qu'obéir à Dieu : et ensuite, révérer leurs supérieurs en âge ; ceux surtout qui ont passé leurs jours honorablement : et c'est pourquoi Juvénal observe très excellemment que, dans les âges les moins corrompus, il était considéré comme un crime grave pour les jeunes gens de ne pas révérer les vieillards.

Credebant hoc grande nefas, et morte piandum, Si juvenis vetulo non assurreexerat. Sam. 13.

« Ils pensaient que c'était un crime, que la mort seule Pourrait expier, si un jeune homme ne se levait pas devant la tête chenue.
L'élégance expressive de l'écrivain sacré, tu te dresseras devant la tête chenue, est bien conservée chez le poète. Certains écrivains juifs pensent que ce verset enjoint trois degrés d'honneur : un aux vieillards ; un autre au sage, le vieil homme, c'est-à-dire les anciens ou les maîtres de la loi ; et le troisième aux juges, qu'ils considèrent comme signifiant אלהיךֶ eloheika, rendu ici par Dieu. Mais l'interprétation la plus probable et la plus naturelle est celle qui renvoie tout le verset aux supérieurs en âge.

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