N'est-ce pas chacun de vous... Notre-Seigneur a bientôt réduit au silence le souverain hypocrite, en plaçant l'action qu'il a critiquée, à la lumière de leur pratique permise. Le jour du sabbat, ils lâchaient et menaient leur bétail à l'abreuvoir, et pensaient que la miséricorde de l'œuvre les justifiait de le faire. Lui, en prononçant un mot, avait délié une femme, une créature raisonnable ; non, et ce qui intensifie la coloration, une fille d'Abraham, qui avait été liée d'une maladie incurable, non pas un seul jour, mais pendant dix-huit ans ! Sans aucun doute, la miséricorde bien plus grande de cette œuvre et des autres œuvres divines que Jésus fit, justifia qu'il les accomplisse le jour du sabbat, comme le souverain aurait facilement pu le voir s'il n'avait pas été complètement aveuglé par sa superstition.

Il n'est pas improbable que ce souverain ait pu, ce jour-là, remplir de ses propres mains un tel office pour l'un de ses troupeaux, comme il est dit ici ; car il n'était nullement nécessaire pour qu'il soit chef de synagogue, qu'il fût une personne riche ou digne dans la vie commune. Les critiques ont rassemblé des passages d'écrivains rabbiniques, dans lesquels ils permettent qu'il soit licite de nourrir ou d'abreuver une bête le jour du sabbat.

Voir Hor de Lightfoot. Héb. sur le texte, où il montre qu'il leur était expressément permis de puiser même de l'eau pour leurs bêtes, travail plus laborieux que de les y conduire. Nous pouvons remarquer que la folie même des hommes savants parmi les Juifs, remarquable dans ce cas et dans quelques autres cas mentionnés dans les évangiles, montre la nature maligne de la superstition. Elle est capable d'éteindre la raison, de bannir la compassion et d'éradiquer les principes et les sentiments les plus essentiels de l'esprit humain.

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