CHAPITRE XXXII.

LE VEAU D'OR.

Exode 32:1

Pendant que Dieu pourvoyait ainsi à Israël, qu'est-ce qu'Israël avait fait de Dieu ? Ils s'étaient lassés d'attendre : ils avaient désespéré et méprisé leur chef héroïque, ("ce Moïse, l'homme qui nous a élevés"), avaient exigé des dieux, ou un dieu, de la main d'Aaron, et l'avaient porté jusqu'ici avec eux ou l'a contraint qu'il pensait qu'il s'agissait d'un coup de politique pour les sauver de la violation du premier commandement en les rejoignant dans une violation du second, et en infectant « un festin à Jéhovah » avec le « jeu » licencieux du paganisme.

Au début, la seule aptitude attribuée à Aaron était qu'« il peut bien parler ». Mais le tempérament plastique et impressionnable d'un orateur doué ne favorise pas la ténacité de la volonté en danger. Démosthène et Cicéron, et Savonarole, le plus éloquent des réformateurs, illustrent la tendance d'un tel génie à se laisser intimider par les périls visibles.

Dieu les rejette maintenant parce que l'alliance est violée. De même que Jésus ne parlait plus de « la maison de mon Père », mais de « votre maison, qui vous a été laissée désolée », ainsi le Seigneur dit à Moïse : « ton peuple que tu as élevé ».

Mais que penser de la proposition de les détruire et de faire de Moïse une grande nation ?

Nous devons en tirer la réalité solennelle de l'intercession, la puissance de l'homme auprès de Dieu, qui dit non qu'il les détruira, mais qu'il les détruira s'il est laissé seul. Qui peut dire, à tout moment, quelles calamités l'intercession de l'Église évite au monde ou à la nation ?

La première prière de Moïse est brève et intense ; il y a l'appel passionné, le souci de l'honneur divin, le souvenir des saints morts pour l'amour desquels les vivants pourraient encore être épargnés, et l'oubli absolu de soi. Déjà la famille d'Aaron avait été préférée à la sienne, mais la perspective de s'accaparer la prédestination divine n'a aucun charme pour ce cœur fidèle et patriotique. A peine la destruction immédiate a-t-elle été arrêtée, qu'il s'empresse d'arrêter les apostats, leur fait exhiber la folie de leur idolâtrie en buvant l'eau dans laquelle était semée la poussière de leur dieu pulvérisé ; reçoit les excuses abjectes d'Aaron, complètement brisé et démoralisé; et trouvant les fils de Lévi fidèles, les envoie au massacre de trois mille hommes.

C'est pourtant lui qui a dit : « Seigneur, pourquoi ta colère est-elle brûlante contre ton peuple ? Lui-même sentit le besoin de creuser profondément, dans la miséricorde, et sans doute aussi dans la colère, car la vraie affection n'est pas molle et sans nerfs : elle est comme l'océan dans sa profondeur, et aussi dans ses tempêtes. Et l'action sévère des Lévites lui parut presque un présage ; c'était leur « consécration », le début de leur service sacerdotal.

De nouveau, il revient pour intercéder ; et si sa prière doit échouer, alors sa part dans la vie est terminée : qu'il périsse aussi parmi les autres. Car c'est évidemment ce qu'il veut dire et dit : il n'a pas tout à fait anticipé l'esprit du Christ en Paul voulant être anathème pour ses frères ( Romains 9:3 ), et l'idée d'un sacrifice humain par procuration ne lui a pas été suggérée par le établissements du sanctuaire. Pourtant, avec quelle joie serait-il mort pour son peuple, qui a demandé qu'il puisse mourir parmi eux !

Comme il préfigure noblement, non pas la doctrine chrétienne, mais l'amour du Christ qui est mort pour l'homme, qui du mont de la Transfiguration, comme Moïse du Sinaï, est descendu (alors que Pierre se serait attardé) pour porter les péchés de ses frères ! Combien il est supérieur à l'hymne chrétien qui ne prononce rien qui vaille la peine d'être pensé, sinon comment assurer ma propre élection.

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