Le Fils ne peut rien faire de lui-même [5], sauf ce qu'il voit faire au Père. De la même manière, (v. 30.) Christ dit, je ne peux rien faire de moi-même. Comme j'entends, donc je juge. Encore (Chap. VIII. 28.) Je ne fais rien de moi-même ; mais comme le Père me l'a enseigné, je dis ces choses. Tous ceux-ci, et les expressions semblables, peuvent être exposés, avec Maldonatus et Petavius, (lib. ii. de Trin. chap. 4.) du Christ, comme homme.

Mais les anciens Pères laissaient communément entendre le Christ comme Dieu, et comme le vrai Fils de Dieu procédant de lui de toute éternité ; comme lorsqu'il est dit que le Fils ne peut rien faire de lui-même, il est vrai, parce que le Fils éternel n'est pas de lui-même, mais procède toujours du Père. 2. Parce que les œuvres des trois Personnes, par lesquelles toutes choses sont produites et conservées, sont inséparables.

3. Quand il est dit que le Fils ne fait rien d'autre que ce qu'il voit faire au Père : qu'il agit comme le Père le lui a enseigné ou lui a montré : ces expressions n'ont pas le même sens que lorsqu'elles s'appliquent à des hommes, ou à un inférieur ou à un savant, qui apprend de son maître et le suit ; mais ici, dit saint Augustin, voir, entendre, être enseigné par le Père, n'est autre chose que procéder de lui, faire et produire par la même action, tout ce que le Père fait et produit.

C'est l'interprétation générale des anciens Pères : saint Athanase, saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Jean Chrysostome, saint Cyrille, saint Ambroise, saint Augustin. Les mots qui suivent immédiatement confirment cette exposition, lorsqu'il est dit : Pour tout ce qu'il (le Père) fait, le Fils le fait aussi de la même manière, c'est-à-dire les mêmes choses par une unité de nature, de volonté et de action : ces paroles ne pourraient pas non plus être vraies, à moins que le Fils ne soit le même vrai Dieu que le Père.

(Witham) --- Ceci doit être compris, qu'il ne peut rien faire contrairement à la volonté du Père. Il ne dit pas : « Le Fils ne fait rien de lui-même, mais le Fils ne peut rien faire de lui-même, afin de montrer leur ressemblance et leur parfaite égalité. Car en disant cela, il ne trahit aucun manque de puissance dans le Fils ; mais, au contraire, montre sa grande puissance. Car quand nous disons que Dieu ne peut pas pécher, nous n'estimons pas que cela manque de puissance ; ainsi, lorsque le Fils dit qu'il ne peut rien faire de lui-même, cela signifie qu'il ne peut rien faire contrairement à la volonté du Père ; ce qui est certainement une grande perfection. (Saint Jean Chrysostome, hom. xxxvii. in Joan.)

[BIBLIOGRAPHIE]

Non potest filius a se, &c. Saint Jean Chrysostome, grec : om. le. (t. viii. p. 222.) a seipso nihil facit, neque pater a seipso facit, grec : oude o pater aph eautou ti poion. Voir saint Cyrille, lib. ii. en Jeanne. Saint Augustin, trac. xvii. en Jeanne. sur les mêmes textes. Saint Athanase, orat. 2. suite Arianos, Tom. ii. p. 488. Saint Grégoire de Nazianze, Orat. xxxvi. 584. tom. je. Éd. Par. un. 1630.

Saint Ambroise (tom. ii. dans Ps. cxviii.) Nihil a se facit filius : quia per unitatem operationis, nec filius sine patre facit, nec sine filio pater. Saint Hilaire, lib. vii. De Trin. P. 927. Éd. Ben. Mais saint Jérôme (tom. iv. partie 2, p. 521. Ed. Ben.) Non possum facere a meipso, objiciebant Ariani ; sed respondet Ecclesia, ex persona hominis hæc dici, &c. Saint Jérôme ne veut pas dire qu'il avait une personne humaine ou créée, comme le prétendent les Nestoriens ; mais que ces paroles étaient dites ou pouvaient être comprises du Christ, en tant que sa nature humaine était unie à sa personne divine.

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