La réponse de Job est un tollé magnifique et terrible. D'abord, il parle de sa douleur comme d'une protestation contre la méthode d'Eliphaz. Sa réponse n'est pas à la déduction suggérée par l'argument d'Eliphaz, mais plutôt à l'accusation qu'il a faite de déraisonnabilité et de folie manifestes dans sa lamentation. Eliphaz avait utilisé des termes de forte condamnation. Job a déclaré, en effet, qu'il ne comprenait pas le cri parce qu'il ne connaissait pas la douleur.

Sa vexation et sa calamité devraient être placées l'une contre l'autre, équilibrées dans un juste équilibre. Si cela était fait, la calamité serait si lourde qu'elle excuserait même la témérité du discours. Le gémissement est toujours la preuve d'un besoin. L'âne sauvage ne braire pas lorsqu'il a de l'herbe, ni le bœuf bas sur son fourrage. Ayant déclaré cela, son chagrin sembla affluer à nouveau dans son âme, et il cria à la mort parce que sa force n'était pas à la hauteur de la tension ainsi placée sur lui. Sa force n'était pas « la force des pierres », ni sa « chair d'airain ».

Job se tourna alors contre ses amis avec des reproches de belle satire. Il s'était attendu à de la gentillesse, mais fut déçu. Ici, il semblerait qu'il y ait une référence non seulement à l'attitude d'Éliphaz, mais à cette attitude en tant que cruauté culminante. Ses yeux remontaient aux temps anciens, et il parlait de « mes frères », les comparant à un ruisseau dans le désert vers lequel se tournaient les caravanes itinérantes, seulement pour les trouver consumés et passés. Il déclara que ses amis n'étaient rien. Le reproche se fondit dans une exigence farouche qu'au lieu de la généralisation et de l'allusion,

les charges retenues contre lui devraient être précises. « Quoi », dit-il, « votre argumentation réprimande-t-elle ? » Il y a de la majesté dans cette impatience pour les hommes qui philosophent devant l'agonie, et il est impossible de la lire sans une conscience de sympathie profonde pour l'homme souffrant.

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