« Et en passant, il vit un homme aveugle de naissance. Et ses disciples lui ont demandé en disant : « Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? ».

Alors que Jésus continuait son chemin, lui et ses disciples virent un homme aveugle de naissance. Le fait que les disciples savaient cela suggère que l'homme était bien connu, et une sorte de repère. C'était quelque chose que « tout le monde » savait. Le fait était de notoriété publique.

Mais cette fois, quand ils le virent, cela souleva une question dans l'esprit des disciples. Ils avaient été élevés à croire que le malheur était le résultat du péché, et que les deux étaient directement liés (ce qui était certainement central dans la pensée rabbinique ultérieure) alors ils ont demandé à Jésus : « Qui a péché, cet homme ou ses parents, qu'il est né aveugle ? Leur point ici était que l'homme était   aveugle, il s'agissait donc de savoir s'il pouvait être considéré comme coupable à la naissance, ayant péché dans l'utérus, ou si son malheur devait être considéré comme dû aux péchés d'autrui. C'était une question théologique.

Les rabbins enseignaient qu'un bébé dans l'utérus pouvait être coupable du comportement de sa mère lorsqu'il le portait. Ainsi, lorsqu'une femme enceinte se livrait à l'idolâtrie, son enfant était également considéré comme se livrant à l'idolâtrie. Certes la Bible associe le comportement comme produisant le jugement et que celui-ci suit parfois un péché particulier (voir par exemple Exode 20:5 ; Exode 34:7 ; Ézéchiel 18:4 ), mais elle ne déclare nulle part que le péché individuel peut toujours être directement lié à malheur individuel.

En effet, le livre de Job souligne le contraire. Dans ce livre, c'était l'homme de bien qui souffrait du malheur, et ce sont ses consolateurs qui s'étaient avérés donner de faux conseils, qui prétendaient qu'il souffrait à cause de ses péchés.

Il est significatif que lorsque les disciples ont vu l'homme, la pensée ne semble pas leur avoir traversé l'esprit qu'il pourrait être guéri. Pour eux, l'homme était une institution. À leur avis, il serait toujours là comme ça. Peut-être pensaient-ils qu'étant donné qu'il s'agissait de la façon dont il était né, rien ne pouvait être fait à ce sujet. La seule question qui leur venait donc à l'esprit était d'ordre théologique.

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