Genèse 45:3

Les difficultés de l'histoire de Joseph commencent avec son élévation. Au moment de la famine, il y a beaucoup à s'étonner de la conduite de Joseph envers ses frères. Pourquoi retarda-t-il si longtemps et par des artifices si étranges la révélation qu'un cœur affectueux devait désirer faire ? Pourquoi n'avait-il jamais posé de questions sur sa famille, alors qu'il y avait une libre communication entre l'Egypte et Canaan ?

I. Nous pouvons seulement croire que Joseph a agi ainsi étrangement en obéissant à une indication directe de Dieu, qui avait de sages desseins à répondre en reportant pour un temps sa restauration à sa famille. Comment expliquer sa conduite alors que ses frères lui ont été présentés : son langage dur ; son lien Siméon ; il met la coupe dans le sac de Benjamin ? Joseph était un homme blessé et il ne pouvait pas faire confiance à ses frères.

En les traitant d'espions, et en les prenant ainsi au dépourvu et en leur donnant intérêt à dire la vérité, il diminuait la probabilité du mensonge. Il voulait des renseignements qu'il ne pouvait pas se procurer par des moyens ordinaires, c'est pourquoi il prit des moyens extraordinaires, car si les frères ne revenaient jamais, il savait trop bien que Benjamin avait péri.

II. Comment pouvons-nous expliquer la conduite de Joseph lorsque ses frères sont revenus et ont amené Benjamin avec eux ? Étrange qu'il ait encore utilisé la tromperie. L'explication probable est : (1) Que Joseph a cherché à déterminer la disposition des dix frères envers Benjamin. Il prévoyait de faire venir toute la famille en Égypte, et il fallait d'abord savoir s'ils étaient bien d'accord. (2) Il voulait aussi s'assurer que les enfants de Rachel étaient aussi chers à Jacob maintenant qu'ils l'étaient dans leur jeunesse. Il y avait autant d'affection que de sagesse dans ces retards multipliés, qui paraissent à première vue avoir inutilement, sinon insensiblement, différé le moment des retrouvailles.

H. Melvill, Penny Pulpit, n° 1488.

Joseph reconnut immédiatement ses frères, bien qu'ils échouèrent, alors qu'ils se prosternaient devant le puissant vice-gérant d'Égypte, à reconnaître en lui l'enfant par eux si impitoyablement vendu en servitude ; et Joseph, nous dit-on, "se souvint des rêves qu'il avait rêvés d'eux" : comment leurs gerbes devaient se tenir autour et faire révérence à sa gerbe ; comme le soleil, la lune et onze étoiles devraient tous lui rendre hommage. Tout se réalisait enfin.

I. Or, bien sûr, il lui aurait été très facile de se faire connaître tout de suite à ses frères, de se jeter à leur cou et de les assurer de son pardon. Mais il a des conseils d'amour à la fois plus sages et plus profonds qu'il n'aurait été dans une déclaration de pardon aussi facile et désinvolte. Son but est de prouver s'il s'agit d'hommes différents, ou, sinon, d'en faire des hommes différents de ce qu'ils étaient lorsqu'ils ont commis cet acte de cruauté contre lui-même. Il sent qu'il accomplit, non pas son propre dessein, mais celui de Dieu, et cela lui donne confiance pour tout risquer, comme il le risque, pour mettre un terme à cette affaire.

II. Deux choses étaient nécessaires ici : la première qu'il eût l'occasion d'observer leur conduite envers leur frère cadet, qui avait maintenant pris sa place et était le même favori de son père que Joseph l'avait été autrefois ; la seconde, que par quelque traitement sévère, qui ressemblerait plus ou moins loin à leur traitement de lui-même, il prouverait s'il pouvait appeler d'eux un souvenir vivant et un aveu pénitent de leur culpabilité passée.

III. Les relations de Joseph avec ses frères sont, dans une large mesure, le modèle même des relations de Dieu avec les hommes. Dieu nous voit négligents, en nous pardonnant facilement nos vieux péchés ; et puis, par l'épreuve, l'adversité et la douleur, il nous rappelle ces péchés, les fait nous découvrir, et enfin extrait de nous une confession : « Nous sommes vraiment coupables. Et puis, quand la tribulation a fait son œuvre, il est aussi prêt à nous confirmer son amour que Joseph l'a toujours été pour confirmer son amour à ses frères.

RC Trench, Sermons Prêchés en Irlande, p. 65 ; aussi Sermons nouveaux et anciens, p. 37.

Références : Genèse 45:3 . G. Brooks, Aperçus de sermons, p. 370. Genèse 45:3 . Spurgeon, Sermons, vol. viii., n° 449.

Continue après la publicité
Continue après la publicité