Lamentations 5:16

I. Le secret de la perfection de l'homme peut se résumer en ces brefs mots : Amour de Dieu. Le secret du péché de l'homme peut être énoncé ainsi : Défaut d'amour envers Dieu. Comme le premier implique la vérité et la sainteté, et la pureté du motif, et l'unité de la volonté avec Sa volonté ; alors cette dernière implique le départ de toutes ces grâces. Mais pas seulement cela : le cœur ne permet aucun vide. Le péché n'est pas seulement une condition négative, mais une condition positive.

Là où l'amour est parti, le contraire de l'amour entre, c'est-à-dire l'égoïsme, avec toutes ses conséquences funestes. Et l'essence de l'égoïsme est qu'un homme vit, non pour et dans un autre, que cet autre soit son prochain ou son Dieu, mais pour et en lui-même.

II. Cet égoïsme, résultant d'un défaut d'amour envers Dieu et, en Dieu, envers les autres, n'est pas un acte ou une série d'actes chez l'homme, mais un état d'où jaillissent, comme les symptômes d'une maladie, ces actes coupables d'égoïsme que nous appelons péchés. L'égoïsme a transformé l'amour en luxure, la dignité en orgueil, l'humilité en méchanceté, le zèle en ambition, la charité en ostentation ; a transformé l'amour familial et amical en partisanerie, le patriotisme en faction, la religion elle-même en sectarisme. Elle pénètre et s'infiltre dans chaque pensée, chaque désir, chaque parole, chaque acte ; de sorte que tout ce qui en est, et non de la foi, est péché.

III. L'homme placé sous l'amour, bien qu'en lien et alliance avec Dieu et son prochain, était réellement et essentiellement libre, un enfant de la famille de Dieu ; sa volonté et la volonté de Dieu étant une, la loi devint pour lui liberté. Mais sous l'égoïsme, bien qu'il ait rompu l'alliance avec Dieu et son prochain, il est à toutes fins utiles un esclave ; dans l'esclavage de ses propres désirs et passions, qu'il devrait et souhaite dominer.

IV. Le péché n'est pas une œuvre, pas une création de Dieu. C'est essentiellement un éloignement de Dieu un écart dans la racine de notre être ; un départ commencé dans notre souche parentale, et de là s'est propagé à travers nous tous, les branches. Et ce départ ne peut avoir commencé que par un acte de la volonté de l'homme. Dieu nous a créés libres, a donné à nos premiers parents un commandement à respecter, ce qui impliquait même qu'ils avaient le pouvoir de le briser. Le péché avait son commencement pratique dans la volonté de l'homme. Et ce commencement, nous le lisons dans l'Écriture dans l'histoire de la Chute.

H. Alford, Sermons de la Chapelle de Québec, vol. iv., p. 5.

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