Romains 6:15

Serviteurs de justice.

I. La manière de penser de saint Paul est souvent difficile à suivre. Une particularité qui contribue à rendre difficile le suivi de son raisonnement est celle-ci : au seuil d'un nouveau train d'idées, alors que le sujet qui occupe son esprit n'est plus qu'engagé, il n'est pas rare de le trouver brusquement rompre. off afin d'interposer une pensée secondaire qui vient de lui venir à l'esprit. De cette habitude, nous avons un exemple devant nous.

L'objection surgit d'un coup. Si un chrétien n'est plus sous la loi de Moïse, mais sous la faveur gratuite, c'est-à-dire imméritée, de Dieu comme source de son salut, n'est-ce pas une licence distincte pour lui de pécher ? À cette difficulté récurrente, il n'y a jamais eu et ne peut jamais y avoir de réponse valable sauf une : celle-ci, à savoir que le changement même qui est impliqué dans le fait qu'un homme devient un croyant en la grâce gratuite de Dieu par le Christ rend sa persistance dans le péché une pratique impossibilité. Les chrétiens ont été esclaves du péché autrefois, sans aucun doute ; mais la conversion a rompu ce service pour qu'ils entrent dans un autre. Ils sont maintenant « serviteurs de la justice ».

II. L'expression « esclave de la justice » est en effet une expression inhabituellement forte, même pour saint Paul ; si fort qu'il juge bon de s'en excuser (v. 19). Car tandis que la pratique du péché est vraiment un esclavage moral, comme notre Seigneur Lui-même l'a enseigné, étant donné qu'il implique l'assujettissement de ce qu'il y a de plus noble chez un homme sous quelque désir vil ou mesquin dont il a honte dans son cœur, il n'y a pas de véritable servitude en obéissant à Dieu.

Au contraire, la loi de la justice est la loi de la nature originelle et propre de l'homme, sa loi native, pour ainsi dire. La suivre, c'est agir librement. En conséquence, lorsque l'apôtre parlait d'être un esclave de la justice, il employait un langage qu'il considérait comme dur, parce que, dans un sens strict, à la fois inexact et indigne. Néanmoins, saint Paul s'efforce de dire ce qu'il veut dire dans un langage plus précis et moins métaphorique.

Cela revient à ceci. Que, de même qu'un homme avant sa conversion au Christ a abandonné ses facultés pour exécuter des désirs sans loi, et ainsi a fait l'œuvre de l'anarchie comme un esclave sert son maître, ainsi, après que la conversion a mis fin à cela, il doit, de la même manière manière, s'abandonner pour accomplir la volonté légitime ou juste de Dieu.

J. Oswald Dykes, L'Évangile selon saint Paul, p. 182.

Références : Romains 6:15 . Spurgeon, Sermons, vol. xxv., n° 1482 ; Clergyman's Magazine, vol. je., p. 18 ; HJ Wilmot Buxton, La vie du devoir, vol. ii., p. 61 ; Homiliste, nouvelle série, vol. iv., p. 653 ; Chaire de l'Église d'Angleterre, vol. xxi., p. 125 ; R. Molyneux, Ibid., vol. v.

, p. 189. Romains 6:16 . E. de Pressensé, Christian World Pulpit, vol. xvi., p. 93. Romains 6:17 . Mgr Westcott, La foi historique, p. 17.

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