CHARITÉ CHRÉTIENNE

'Et un voyageur vint vers l'homme riche, et il épargna de prendre de son propre troupeau et de son propre troupeau, pour se vêtir pour le voyageur qui était venu à lui.'

2 Samuel 12:4

Nulle part le mélange d'or et d'argile dont se compose notre nature ne se manifeste d'une manière aussi frappante que dans la tendance constante des hommes à concevoir des buts élevés, puis à les atteindre par des méthodes moyennes et sordides. L'impulsion élevée et la méthode d'auto-indulgence basse sont toutes deux réelles, et notre humanité confuse et contradictoire est capable de les atteindre toutes les deux. Nous construisons toujours des marches de paille pour gravir des sommets d'or.

Il y a une vraie charité dans l'élan du riche en Samuel, il y a de la méchanceté essentielle dans son acte. Il voulait vraiment aider le pauvre voyageur qui venait à lui, mais il voulait l'aider avec la propriété d'un autre homme, le nourrir des moutons d'un voisin. Une grande partie de notre charité officielle est très proche du modèle de cet ancien bienfaiteur.

I. L'une des vérités sur l'évolution de la culture de la nature humaine est qu'elle approfondit toujours l'idée de possession et la rend plus intime. — Il y a des degrés de propriété de plus en plus profonds, et à mesure que chacun d'eux devient réel pour un homme, les propriétés précédentes deviennent une sorte d'irréalité. Avec cet approfondissement de l'idée de propriété, l'idée de charité doit s'approfondir aussi. Aucun soulagement des besoins n'est satisfaisant qui s'arrête au moins à l'effort d'inspirer le caractère, de faire du pauvre un participant de ce qui est au moins la substance de la richesse du riche.

Et au fond de cette conception plus profonde de la charité doit se trouver une conception plus profonde et plus spirituelle de la propriété. La richesse du riche, qu'est-ce que c'est ? Pas son argent. C'est quelque chose qui lui est venu dans la lente accumulation de son argent. C'est un personnage dans lequel entrent ces qualités qui rendent l'homme vrai et robuste à toutes les époques et dans le monde : l'indépendance, l'intelligence et l'amour de la lutte.

II. Cela fait de la charité une chose bien plus exigeante qu'elle ne pourrait l'être sans une telle idée. — Il l'habille d'abnégation. Il exige l'entrée en lui d'un motif élevé.

III. La conception plus profonde de la bienfaisance qui ne se contentera pas de rien d'autre que de donner du caractère ne supprime toujours pas les idées inférieures et plus superficielles. — Il utilise les formes inférieures de don comme moyens ou types ou gages. Le don d'argent est anobli en devenant le type d'un don devin qui se trouve au-delà.

—Évêque Phillips Brooks.

Illustrations

(1) « Si détestable que fût la double culpabilité de cette sombre histoire, il faut encore se souvenir que David n'était pas un Alfred ou un Saint Louis. C'était un roi oriental, exposé à toutes les tentations d'un roi d'Ammon ou de Damas alors, d'un sultan de Bagdad ou de Constantinople à l'époque moderne. Ce qui suit, cependant, n'aurait pu être trouvé nulle part dans le monde antique, mais dans la monarchie juive. Un an s'était écoulé ; l'enfant coupable naquit dans la maison royale et fut aimé de toute la tendresse passionnée du cœur paternel de David.

Soudain, le prophète Nathan apparaît devant lui. Il vient comme pour réclamer réparation d'un tort dans la vie humble. C'était le véritable esprit prophétique qui parlait par la bouche de Nathan. L'apologue du riche et de la brebis a, outre sa tendresse intrinsèque, une élévation surnaturelle, qui est le meilleur signe de la vraie Révélation. Elle ose ignorer tous les détails et se contente de viser à éveiller le sens général d'une justice outragée.

Il s'attache à la culpabilité essentielle du péché de David – non à sa sensualité ou à son impureté, autant que sa méchanceté et son égoïsme. Elle éveille la conscience du roi par cet enseignement décrit comme particulièrement caractéristique de la prophétie, rendant manifeste son propre péché dans l'indignation qu'il a exprimée contre le péché d'autrui. « Tu es l'homme » est, ou devrait être, la conclusion, exprimée ou non, de tout sermon pratique.

(2) 'Nathan met sa parabole sous une forme si vivante que le roi n'a aucun soupçon de son véritable caractère. Le voleur riche qui a épargné ses propres troupeaux pour nourrir le voyageur, et a volé l'agneau de brebis du pauvre, est un véritable criminel de chair et de sang pour lui. Et l'acte est si ignoble, sa cruauté est si atroce, qu'il ne suffit pas d'imposer à un tel misérable la loi ordinaire de la quadruple restitution ; dans l'exercice de sa haute prérogative, le roi prononce une sentence de mort contre le voyou, et la confirme avec la solennité d'un serment : « L'homme qui a fait cette chose mourra sûrement.

» L'éclair d'indignation est encore dans son œil, la rougeur du ressentiment est encore sur son front, lorsque le prophète, d'une voix calme et d'un œil perçant, prononce les paroles solennelles : « Tu es l'homme ! Toi, grand roi d'Israël, le voleur, le voyou, condamné par ta propre voix à la mort du pire malfaiteur.

(2) « L'homme qui se moque de David ne connaît pas son propre cœur, et il ne rêve pas non plus comment un souffle féroce et chaud pourrait réduire en cendres sa propre supériorité vantarde ! Le vrai homme profitera de l'exemple de David et doublera la garde sur sa propre conduite ; tandis qu'il sera profondément reconnaissant que même pour David il y ait eu le pardon avec Dieu. C'est la parabole du prodigue dans la vraie vie. Il n'enverra personne dans les bidonvilles, mais il encouragera plus d'un homme à revenir ou à arrêter sa course.

Il y a peut-être des cicatrices sur votre âme ; il y a des secrets qui vous hantent et vous maudissent ; il y a des souvenirs qui te tourmentent ; mais la porte du retour est ouverte, et celui qui a pardonné à David fait miséricorde pour des milliers de personnes et vous rendra plus blanc que neige si vous venez à lui le cœur brisé.

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